jeudi 29 septembre 2011

Emotion

C'est la voix d'Apollinaire lui-même.
J'adore.

mardi 27 septembre 2011

Press book

On strike

Il m' a rattrapée un peu plus loin dans la rue.
" - Au fait, je peux savoir pourquoi vous faites grève, si ça vous dérange pas ?
- Je fais grève monsieur, parce qu'on n'en peut plus. Nous, et les élèves.
On n'en peut plus des classes à plus de trente,
on n'en peut plus des collègues non remplacés même pour une longue durée avec leurs élèves répartis dans les autres classes,
de ceux qui viennent travailler malades, parce qu'ils ne peuvent pas s'arrêter,
on n'en peut plus de voir des gens arriver sur le terrain avec une formation a minima, comme si ce n'était pas un vrai métier d'enseigner, comme si c'était à la portée de tous ceux qui savent lire, écrire et compter. Pour la première fois cette année, un contractuel est affecté sur un poste de Segpa, et à ce propos, on n'en peut plus que les enfants en difficulté soient abandonnés parce qu'il n'y a plus de réseau d'aide.
Sur mon propre poste, ils étaient deux l'an dernier, et moi je devrai couvrir seule tout le département. Voilà pourquoi je fais grève.
- Hum, et c'est un mouvement national ?
- Oui monsieur, je n'ai pas décidé toute seule de faire grève pour le plaisir de perdre une journée de salaire..."

J'ai réussi à dire tout ça avec le sourire. On peut dire que je suis en gros progrès.
Et je crois bien que je serai capable tout à l'heure
(10h à la mairie de Guéret)
d'aller manifester avec le sourire
parce qu'hier matin, en rentrant d'un week-end à l'écart de tout
j'ai appris en écoutant la radio
que le Sénat a basculé de l'autre côté.
Énorme.
Historique.
Si même les maires n'en peuvent plus...
Allez
2012, la libération....

mercredi 21 septembre 2011

Les kiffs du jour

J'ai acheté la maison en avril 2007.
Je viens enfin de mettre le canapé dans le salon....
J'ai appris une nouvelle expression :"Super, c'est la foire aux slips !" pour dire qu'on est content.
Je ne sais pas si je m'en servirai souvent....
J'ai découvert que mon élève géorgien (de la prison) est féru d'histoire. On a parlé de Jason et des Argonautes, vu que la Toison d'or c'était en Colchide -ancien nom de la Géorgie- que ça se passait. Sa mère s'appelle Medea, traduisez Médée. J'adore ce genre de hasard.
J'apprends à lire à un gitan avec des supports pour non francophones (oui, j'aime bien amortir mon travail...), parce que le français, ce n'est pas leur langue maternelle, et ça a l'air de bien fonctionner.


Le jardin de septembre regorge de potirons, de  tomates,
de framboises...
et de fraises
mais on ne les voit pas sur la photo
parce qu'on les a toutes mangées.
Les fraises, pas les tomates.
Ste Hildegarde va pas être contente...
Mais je m'en fous, j'adore préparer des trucs en bocaux pour l'hiver,
parce que
quand il fait nuit à l'heure du goûter
ça devient jouissif de mettre des framboises dans le yaourt.
Et là, je suis hyper charette pour préparer la classe...

lundi 19 septembre 2011

De l'hostilité et de la bienveillance

Je dis :
"J'aimerais bien les emmener au marché, un vendredi matin, avec leurs parents. On ferait les courses, un menu, la cuisine, les comptes. La mairie est d'accord pour nous prêter la salle où il y a un point chaud".
Elle répond :
"Quelle bonne idée !"
et là, je suis à deux doigts d'éclater en sanglots ...

L'année dernière
à chaque idée que j'avais
c'était
inutile
pas intéressant
dangereux
trop cher
une autre fois peut-être,
etc.
On peut dire que ça change...
Et puis les collègues,
en salle des profs,
ils sourient
ils communiquent
ils aident.
Et ça aussi ça change...
En mieux.
Et du mieux, c'est exactement ce qu'il me faut.
A part ça,
les enfants sont au taquet : des élèves motivés, de 8 à 16 ans, et qui ont la gnaque, c'est le rêve !

Exit Ste Rita, vive Ste Hildegarde, patronne des intestins

Au mois d'août, grâce à une tradition familiale en vigueur chez Cédille, j'avais découvert les mérites de Ste Rita, patronne des causes perdues.
Hier, à Colchique, la foire bio de Guéret (au cours de laquelle il a fait plutôt beau, merci Ste Rita), j'ai découvert les bienfaits de Ste Hildegarde de Bingen, qui a réussi le tour de force de vivre près de 80 ans au Moyen-Âge.
Il paraît que bien qu'étant issue de famille noble, elle était analphabète, parce qu'on n'instruisait pas les filles à l'époque
et que
malgré cela
elle a écrit tout un tas de trucs, composé de la musique (en même temps, ils avaient pas encore inventé la polyphonie...), et inventé une langue inconnue.
Très pieuse depuis sa tendre enfance, elle était entrée au couvent à 14 ans.
Elle avait des visions, en latin, qu'elle devait donc faire traduire, puisqu'elle ne connaissait pas cette langue.
La foi, quand on l'a
c'est fort.
Vous vous demandez sûrement pourquoi je vous parle de Ste Hildegarde ?
C'est qu'elle aurait écrit la Bible -si j'ose dire- du végétarisme efficace pour les intestins ET pour l'esprit.
Ouai m'sieurs dames.
Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaalors,
que peut faire Ste Hildegarde pour toi ?
Elle peut te guérir si tu es malade : il te suffit de suivre ses principes alimentaires,
et après,
tu deviens saint sain aussi,
et ça, c'est pas gagné.
Par exemple, tu peux manger des cerises, du fenouil, des haricots, des courges et tout un tas de trucs pas mal du tout. Tu ne manges plus de poireau, c'est très, très mauvais, ça crée un terrain inflammatoire. Moi j'aime pas trop le poireau, alors ça va.
La mauvaise nouvelle, ou plutôt les : pas de fraise, pas de pêche, l'ail c'est cru, et TOUT le reste, c'est cuit. Bon heureusement, la "cuisson" ça peut être de rajouter du vinaigre ou du sel.
Très bon le vinaigre.
Donc, je résume, si tu manges des crudités, tu rajoutes ta vinaigrette et de l'ail cru un quart d'heure avant, et c'est bon.
Après ,
le grand truc
c'est plus de blé.
Plus de blé du tout.
Très mauvais le blé,
protéines de stress et tout ça.
Oublie le blé, remplace par de l'épeautre, et fais gaffe,
bien souvent
même en magasin bio,
il est mélangé avec du blé
c'est pas exprès, c'est dans les minoteries qu'ils ne font pas bien attention.
Les salauds.

Il y a aussi tout un tas d'épices très bonnes pour la santé, en plus du curcuma de David Servan-Schreiber (paix à son âme), dont Hildegarde ne parle pas, of course, vu que c'est pas du pays.
J'ai surtout retenu le pyrèthre, et je pensais me faire un shoot de Barrière à insectes tous les matins, quand j'ai vu que c'était du pyrèthre d'Afrique.
Comment Hildegarde pouvait-elle connaître l'Afrique ? Là, j'avoue, j'ai un peu décroché,
(même si
sur le fond
je suis assez d'accord : ce qu'on mange, et comment on mange
ça compte
j'en suis sûre.)


Pour les patates, les tomates et le chocolat, je ne sais pas, Hildegarde était allemande certes, mais à son époque, il n'y en avait pas encore j'imagine, vu que ce ne sont pas des espèces locales.
Mais perso, me passer de patates, ce sera au-dessus de mes forces.
Le chocolat, j'en parle même pas.
-------------------
Il y a des gens qui ont écrit des chansons sur Hildegarde.
La preuve :


Et avec des trucs à elle inside :


dimanche 18 septembre 2011

Lundi

Demain
je retrouve une classe
une vraie.
Pour quatre semaines.
Stage intensif primo-arrivants ça s'appelle.
Vietnamien, néerlandais, anglais, espagnol, portugais, chinois, arrivés en janvier, en mars, en septembre....
Programmation
projets
préparation matérielle
cahier-journal
Et j'en suis bien contente.

mercredi 14 septembre 2011

It's back

Ce matin
libérée plus tôt
de la geôle
de la taule
et des heures sup.
je suis sortie le sourire aux lèvres
parce qu'avec le premier groupe
je m'étais bien marrée.

En marchant
j'ai respiré à fond,
il y avait une odeur particulière
et une lumière très pâle mais dorée,
alors j'ai bien bien regardé autour de moi
et j'ai senti
j'ai vu
que ça y est
il est revenu.
C'était l'odeur et la brume qui cède encore un peu la place au soleil
des matins d'automne.
Hier encore pour moi
c'était l'été
et là
je me suis sentie un peu décalée.
J'ai eu envie de me blottir dans quelque chose de doux et chaud
en gardant les yeux ouverts sur le jour avant qu'il ne rétrécisse trop pour exister vraiment.
Oui
c'est l'automne
et pour la première fois depuis longtemps
je ne me suis pas sentie triste
mais vivante.
(Ouai, bon, on en reparlera en novembre...)
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Sinon,
j'ai choisi cette vidéo
parce que j'ai très très envie d'une nouvelle robe
et je ne sais pas pourquoi
leur look m'inspire...
(je déconne, of course)


En vrai
je préfère ça :

lundi 12 septembre 2011

La cuisine du soleil

Chez Leader Price
mon magasin préféré.
"- Pardon madame, vous êtes d'origine maghrébine n'est-ce pas ?
- Non, pas vraiment.
- Ah, j'aurais cru. C'est que je suis embêtée, je voulais faire un poulet aux olives, mais je ne sais plus exactement ce qu'il faut.
- Moi non plus, mais essayez toujours les olives..."

dimanche 11 septembre 2011

Sunday happy sunday

C'est un dimanche pas comme les autres.
Entamé pareil pourtant.
Réveillée tôt, pliée en deux, K.O. couchée, les poings serrés, sur la boule au creux de l'estomac, les larmes aux yeux.
La conscience reprend ses esprits.
C'est dimanche.
Un dimanche de septembre.
Les poings se déplient, les mains s'ouvrent : je réalise que mon sac est déjà prêt pour demain, depuis vendredi soir.
Pas de classe à préparer, pas de cahier à corriger, ça me fait drôle.
Je vais avoir le temps de m'occuper du linge, de faire un gâteau, de préparer le repas de demain, d'aller voir ma mère...
La respiration s'apaise.
Je pourrai me coucher à une heure décente, ce qui est très bon pour le teint.
Demain, je vais évaluer un élève dans un collège.
Je ne reste pas longtemps dans les collèges que je n'aime pas.
Je m'attarde avec plaisir dans les autres, et dans les écoles.
Je commence à intégrer l'idée que, cette année, je ne suis obligée de rien : ni d'obéir à des ordres iniques, ni de faire des simagrées, ni de subir hostilité et humiliation.
Juste de faire mon boulot, du mieux que je peux, avec les outils de mon choix, de m'organiser pour passer le maximum de temps avec les élèves.
Pour la première fois, depuis un an
je me sens un peu utile.
Un peu, dans notre métier, c'est déjà beaucoup.

Je me rendors.

Dimanche prochain ce sera pareil. Et chacun des dimanches des 36 semaines d'école.
Pas de bulletins trimestriels, pas de réunion démultipliée, pas d'heures de soutien...

Le prix à payer pour ce cadeau
ce sont les kilomètres,
et la crainte de la solitude.

Mais
la semaine dernière, je me suis arrêtée, le soir, après le travail, prendre un thé chez Hilly, parce que je n'étais pas loin. On a chanté, regardé des trucs sur la Saint-Nicolas, qui, dans les villes portuaires des Pays-Bas, arrive sur un bateau à vapeur. Elle m'a traduit la plaquette du stage en néerlandais. J'ai retenu l'idée de faire préparer aux enfants un exposé sur une fête de chez eux;

Demain je déjeune avec ma Cécile.

Je ne crois pas que je vais me sentir seule, je crois que je vais me sentir libre.
Et c'est vachement bon.


U2 - Sunday Bloody Sunday (Live à Rattle And Hum) par Gle2

samedi 10 septembre 2011

Privée de piscine

Le samedi matin, à 8h00,
c'est piscine privée.
Ce matin, porte close,
on attend,
un peu,
on se dit qu'on restera un peu plus longtemps
on se demande si le type qui ouvre la porte est en vacances.
Oui, oui dit Florence,
c'est Thierry qui le remplace.
...
Thierry ?
Le rugbyman ?
...
On se regarde tous,
c'est mort.
Ce matin c'est match...
Privée de piscine
donc.

Sit-in

 J'adore la choré
assise sur une chaise...

mercredi 7 septembre 2011

Sujet de rentrée : raconte ce que tu as fait pendant tes loooongues vacances !

La première rentrée était routière
la deuxième est pénitentiaire.




Les élèves sont loin d'être aussi sexy
et ils n'ont pas de marinière rayée
mais ils sont toujours contents de me voir.
Un point commun avec ceux que je croise sur ma route...

mardi 6 septembre 2011

Rentrée pluvieuse, rentrée heureuse

100 bornes par jour...
C'est la tournée des popotes pour recenser les enfants non francophones nouvellement arrivés.
Entamée hier sous des trombes d'eau, terminée sous une gerbe d'or et de paillettes.
J'ai repensé à l'an dernier, la rentrée de soleil, puis l'année sous le signe de la loi de l'emmerdement maximal, la tartine tombant toujours du côté beurré.
Cette année, pas d'examen, pas de challenge.
Je me suis dit :"Rentrée pluvieuse, rentrée heureuse". Sur France inter, il y avait une émission sur la méthode Coué. Trop marrant.

Ce matin, je suis partie tranquille : une auxiliaire de vie vient dorénavant tous les midis pour mon père, et deux fois par semaine l'après-midi, pour l'emmener faire ses courses personnelles, lui tenir compagnie.

Alors, comme j'avais la journée devant moi, j'ai continué ma tournée vers l'extrême sud, celui des routes de sous-bois et de tournent-vite. Je suis montée sur le plateau, le refuge des babas cools, le pays des bals et des myrtilles, là où il y a des ruisseaux, où les bruyères mauves s’alanguissent sous les fougères qui n'ont pas encore commencé à jaunir. J'ai repéré les châtaigniers, je n'ai pas eu le temps de m'arrêter pour les champignons.


J'aime cette lumière automnale, qui aborde la peau en rayons obliques, plus doux, plus tendres, rase l'herbe et va se perdre sur l'horizon. Je sens sa caresse par la fenêtre ouverte. Je me sens chanceuse, même si je sais que ce sera plus compliqué cet hiver.
On dirait qu'au ciel quelqu'un a jeté une poignée de pigments sur les vallons, la gamme des verts, du tendre presque jaune, au sombre bleuté sous les sapins, s'étale comme un nuancier géant d'une colline à l'autre.
J'ai goûté chaque vue s'offrant à mon regard, au débouché d'une courbe, d'une côte, les eaux brillantes entre ciel et terre.


Je suis allée au bout du bout, à Gioux, une école à deux classes : maternelle d'un côté, CP à CM2 de l'autre, une école sympa, collée à la mairie, bien entretenue, avec vue sur pierres et fleurs, cour ombragée, cantine avec vraie cuisinière, collègues avenantes.
J'ai testé évalué deux élèves anglaises, pris le temps de rédiger le compte rendu sur place, je suis repartie le cœur léger.
Oui, j'aime aller sur le plateau.



Les photos viennent du blog de ma copine Hilly, Tas de pierres toi-même.
Elle vit sur le plateau.
Et avec l'eau, l'herbe et les pierres du plateau, elle fait des trucs
jolis
et ronds
de préférence.
Des trucs dont on n'a pas idée,
mais qui sont comme une évidence quand on les regarde.
Des nids, des coiffes, des girons où déposer son esprit et reposer son âme,
des étoiles de pierres,tombées du ciel,
là où il faut, comme si elles y avaient toujours été.
Là.
Elle dit que tout est là
oui
et qu'elle arrange juste un peu.
Moi j'aime bien, parce que ça fait de l'énergie gratuite.

lundi 5 septembre 2011

Les nuits d'une demoiselle

J'ai hésité à le dédicacer à Anne Sinclair
mais j'ai pensé que ce serait de mauvais goût...

Je ne sais pas en quelle année c'était
mais
franchement
ça change du rap et de tout ce qui finit en "ouille" et en "ule" non ?

dimanche 4 septembre 2011

5 septembre

Tu peux venir
rentrée
je suis prête.

Sunday

Combien d'années ai-je détesté les dimanches ?
Difficile à dire.
Dimanche d'enfance, longs et gris, sans ma mère, à attendre l'école, la petite fenêtre ouverte sur le monde extérieur.
Dimanche d'adolescence, à souffrir de la solitude, de la pauvreté.
Dimanche de jeune adulte, à ingurgiter les cours de la fac pour cause de travail à plein temps, avec mousses au chocolat, sablés et bounty pour faire glisser.
50 kilos de plus en cinq ans...
Dimanche de jeune mère cadre supérieur, à boucler des dossiers entre deux tétées.
Dimanche de visites à ma mère, avec prolongations de tristesse tout le reste de la semaine.
Dimanche de préparation du concours.
Dimanche d'enseignante débutante, à vouloir bien faire.

Il fallait bien manger.
Il fallait bien vivre.
Il aurait fallu vivre.

Je suis fatiguée d'avoir été trop tôt responsable.
D'avoir travaillé si dur.
Chaque dimanche encore aujourd'hui me rappelle à cette fatigue.

Sauf que, maintenant, il y a les dimanches de lendemain de bal, les dimanches de barbecue et de tartes vite faites avec les fruits juste cueillis dans le jardin, les dimanches tranquilles dans la maison toute calme, les dimanches matin d'Embraud, les dimanches de piscine, les dimanches sur pause, à bricoler un peu dans la maison, les dimanches de siestes crapuleuses.

Il paraît qu'il va pleuvoir aujourd'hui, mais
ce matin il fait beau
et c'est déjà ça.




yves JAMAIT "Caresse moi" clip de l'album... par jazzami

samedi 3 septembre 2011

Mère indigne

Qu'il est loin le temps où
j'accomplissais mon devoir de mère soucieuse de la réussite de ses enfants
en sacrifiant à la corvée de fournitures dans la semaine suivant le jour de la sortie.
Où l'on voit que l'eau a bien coulé sous les ponts
c'est que, soutenue en cela par mes loutres qui ne me donnent la liste qu'au dernier moment après avoir été la récupérer in extremis chez un copain plus consciencieux, j'arrive à gérer l'affaire en une heure montre en main la veille ou presque de la rentrée.
Que du bénéf : il ne reste quasiment rien dans les gondoles, moyennant quoi on s'en tient au matériel basique et pas cher. De toute façon, tu n'aurais pas voulu être estampillé Airness de la trousse aux baskets n'est-ce pas ? Ben sois content, au moins, toi, tu reconnaîtras ton sac dans le tas devant la porte de la cantine.

Ce qu'il y a de bien quand ton gamin arrive en troisième, c'est qu'on connait tous les traquenards de la liste, qui valent aux autres parents errant entre les rayons les affres d'une culpabilité affligeante.
Donc, quand c'est marqué 100 pages, j'achète du 96,
celui qui est en rayon (oui les collègues de collège ne savent pas que ça n'existe pas les 100 pages)
je n'investis que dans un paquet de copies doubles, les perforées
(il y en a toujours un qui veut des non perforées... pourquoi ? mystère...),
et bien sûr je ne lis même plus la liste d'arts plastiques, vu qu'il me reste assez de couleurs primaires depuis la sixième pour repeindre mon sous-sol. Je ne parle même pas du pinceau "obligatoirement du petit-gris", qui non seulement ne sera jamais utilisé, mais deviendra même inutilisable après avoir stagné au fond de la trousse dans un bain d'encre de chine dont cela aura été l'usage essentiel en trois ans...
Passons sur le fichier d'allemand, enfin supprimé cette année : sept pages utilisées l'an dernier !

Après avoir pointé le stock des années précédentes, j'ai finalement racheté 10 cahiers (24x32, mon fils m'ayant manifesté toute sa reconnaissance pour être le seul à pouvoir coller ses feuilles sans séance préalable d'origami), 1 trousse, un rapporteur 360° (oui, ça aussi c'est la mode, et il est bien sûr utilisé trois fois, puis perdu), 2 agendas, un stylo 4 couleurs, 2 classeurs à reliure souple, et 10 tubes de colle,

Oui, la colle c'est un gros poste budgétaire, à croire qu'ils sniffent les sticks.
Cela nous fait donc une rentrée à pas cher.

Et pas long.

Ah, j'ai bien mérité la séance coiffeur moi.


LES ZROFS Le blues de la rentrée par leszrofs

vendredi 2 septembre 2011

Pré rentrée

J'y suis allée joyeuse.
Un peu stressée parce que l'auxiliaire de vie pour mon père n'est pas encore en place,
et qu'il faut que je rentre pour le repas de midi,
mais contente d'aborder une nouvelle expérience.

J'ai été joyeusement accueillie dans ma nouvelle école de rattachement.

Dans ma case, une lettre : convocation pour une journée de formation de février 2011...transmise en juillet par ledit collège.
Ouai.
Qu'est-ce que ça fait du bien de dépendre à nouveau d'une école.

J'ai travaillé tranquille, toute la journée.
J'entendais les voix, joyeuses, de conseil des maîtres, dans la salle voisine.

Et là,
j'ai eu un petit coup de blues : j'ai pensé à ma Cécile, et aux rentrées précédentes, et je me suis rendue compte que ce ne sera plus jamais comme cela. Et que même, je vais être assez seule. Mais après l'immonde année dernière, je préfère encore être seule que mal accompagnée.

Là-dessus, ce soir, je suis allée à une réunion pour la maison d'arrêt, et là, Sébastien, un segpa-iste toujours de bon conseil, m'a dit : "Il vaut mieux se prendre la porte dans les fesses que dans la tronche."
J'ai trouvé ça très juste.

J'ai décidé de profiter des établissements sympas pour les bonnes ondes
et d'ignorer les autres
puisque je n'y serai que de passage.

Je suis d'humeur joyeuse
de toute façon...






Va, vis et deviens

Quand j'ai collé l'étiquette de son nom sur la boîte aux lettres, j'ai senti l'émotion se rouler en boule au fond de ma gorge.
Je m'étais jurée de ne pas trop en faire, pour un gamin assez irrespectueux et très, très cool avec les contraintes.
Mais j'ai rempli son frigo, accroché le rideau de douche et lavé les carreaux, parce que ça me faisait plaisir.

Je me sens soulagée d'avoir anticipé
alors que je travaillé encore en entreprise
et entreposé assez de noisettes chez l'écureuil
pour pouvoir lui payer 24 mètres carrés corrects et lumineux,
en plein centre ville,
même si c'est très angoissant de s'attaquer aux économies pour venir à bout du quotidien.

Mais
je vais être franche
je suis contente qu'il soit parti
ce petit branleur qui fait tout au dernier moment
en comptant sur nous pour les séances de rattrapage.

Là, macache.

Il n'était que temps.

Et je serai heureuse de le voir rentrer chaque week-end
pour laver( lui-même) son linge dans ma buanderie.

Parfois
il faut se séparer un peu pour mieux se retrouver.


Serge Reggiani - votre fille a 20 ans par cyberscooty