lundi 28 novembre 2011

Activités lexicales


J'aime préparer mon travail.

La lutte c'est classe

Hier j'ai vu ça :


j'ai pleuré
un peu
j'ai adoré
beaucoup

j'aime le sourire et la douceur lumineuse d'Ariane Ascarides
j'aime la bonhommie lente et parfois déchirée de Jean-Pierre Daroussin
j'aime cette histoire d'entre petites gens

à la fin
j'ai découvert que c'est inspiré d'un poème de Victor Hugo, les Pauvres Gens...
et ça ne m'a pas étonnée.

ce cinéma du dimanche soir m'a mise en joie pour la semaine.

mercredi 23 novembre 2011

La pédagogie par l'exemple

A croire que c'est Merkosy lui-même qui rédige ses communiqués...
Mais qu'est-ce qu'on lui a appris à l'école, je vous le demande ?
Une nouvelle loi peut-être ? Contre les fautes d'orthographe ?


Source : blog de l'Express

dimanche 20 novembre 2011

Idées cadeaux : les pommes







Les boîtes pommes, pour ranger des chouchous, des bijoux, des cailloux, ou des sous, exigent un travail minutieux pour s'emboîter finement.
Elles coûtent donc 58 euros, quelle que soit l'essence (là on voit du buis - clair- et de l'if -orangé-).
La queue est en fer forgé.

Les pommes décoratives sont très jolies seules ou en collection. 
Elles coûtent 25 euros.

Aucun de ces objets n'est vernis : ils sont polis avec une huile bio, et sont très doux au toucher.

Contact : jl.janavel@orange.fr




Idées cadeaux : les toupies


Elles sont en buis.
Les plus fines peuvent tourner sur le doigt, comme là  :


Souvenez-vous, ce sont celles que j'avais offertes à mes élèves de St-Léger le jour de mon départ :

5 euros la toupie
7 euros la piste en iroko (un bois foncé, pas de photo disponible, 10 cm de diamètre environ.

Idées cadeaux : les stylos en bois


 Voici le post promis à celles qui étaient intéressées par les stylos pour leurs cadeaux de Noël.
Le stylo coûte 15 euros, le socle 12 €.
Les essences sont locales : l'if est orangé, le noyer foncé, le buis clair est plus lourd, le frêne et le platane sont clairs avec des vagues, le prunier est rosé puis se patine, le magnolia et le houx sont clairs, le cade sent bon....
Contact : jl.janavel@orange.fr






Tournée

jeudi 17 novembre 2011

La voir la vie

Ce matin
il faisait froid, et il pleuvait.
Mais quand je suis revenue d'Ars,
il faisait grand beau
j'ai vu ça





















je me suis arrêtée
et j'ai regardé


Après
j'ai eu une très, très vilaine pensée.
Si tout c'était bien passé pour moi l'an dernier
j'aurais gardé mon poste
sur lequel je serais en train de m'épuiser.
Je n'aurais pas eu l'idée de demander celui-ci
où je m'organise comme je l'entends
où quand je suis dans le bon timing
je peux m'arrêter deux minutes prendre un thé dans l'odeur de la forêt,
déjeuner au hasard du soleil sur l'herbe d'un pré, ou d'un sourire (et d'un micro onde) dans une école
Je n'aurais pas eu la chance de faire ce que je fais
de travailler avec des gamins adorables -oui il en reste, et ça repose-
d'essayer
de tenter
d'imaginer
de créer des outils
jouer aux sept familles pour saisir les sons
aux dominos pour apprendre les heures
concevoir un exercice de vocabulaire spécial sur la chevalerie pour mes anglais (et une flamande) de cinquième...

Si je n'avais pas sué sang et eau l'an dernier
je ne serais pas tranquille à la maison le soir et le week-end
à lire, à nager, à réfléchir,
Je n'aurais pas aidé Paul à réviser la physique hier soir,
tous les deux, concentrés, dans mon bureau
lui dans le grand fauteuil, et moi sur la chaise
je n'aurais pas vu comme il savait bien gérer l'énergie cinétique de la navette spatiale
Je n'aurais pas pu aller voir Hilly mardi soir,
comme ça, parce que j'étais à Gioux
Je n'aurais pas vu la semaine dernière un rassemblement d'hirondelles
posées sur les fils entre deux poteaux
au milieu de nulle part.
je n'aurais pas eu l'énergie de trier
de dire non à tout ce qui me blessait.

Bref
ça me montre une fois de plus que
quand c'est la merde (je ne parle pas de trucs graves comme la mort, mais de l'intoxication professionnelle ou affective qu'on subit parfois)
faut tenir bon
on n'est pas obligé de céder à tout
de renier ses convictions
ce à quoi on croit
il suffit d'attendre : ça finit toujours par prendre du sens...


Édit 1 : en revanche, si je pouvais apprendre à ne plus partir au quart de tour quand je suis contrariée, avant soixante ans si possible, ce serait the cherry on the cake.
Édit 2 : les jeux des sept familles des sons c'est là, sur la page de Régine, au détour d'un site que tous les CP-istes devraient connaître : La petite souris.

mercredi 16 novembre 2011

La rigueur

La débrouille...

Fracture

Quand je reviens de chez moi
je veux dire, le chez-moi de là-bas
pas le chez-moi, où je suis ici, mais le chez-moi, là-bas
où la terre est si basse, plus basse que la mer
... là où les brumes sortent de terre,
les digues comme seules collines
où des lambeaux de mon cœur s'arrachent
à l'épine dorsale des cales des bateaux
où les oiseaux sont blancs et grands leurs troupeaux
dans le ciel, les nuages d'oies sauvages
les moulins font cartes postales mieux que vrais
je ne doute pas que c'est là-bas qu'on me berçait
dans un berceau, les pieds dans l'eau
dans un bateau, traversant les brumes
dans une luge sur rivière gelée
des bancs de poissons y étaient emprisonnés
quand je reviens de là-bas...

Je partais à l'école en vélo dans la nuit du matin
bleu ou jaune, vêtement de pluie
suivre la digue
qui suit le fleuve
qui suit le bas de ce qui est déjà bas
... quand je reviens de là-bas, je ne sais d'où je suis
est-ce d'ici, ou de là-bas ?
Les racines ne trompent pas
j'ai vu des noms sur des pierres tombales
des visages dans les annales
ils sont miens, je les tiens
dans mes mains tremblantes
comme une étoile filante
je suis partie un jour
et quand j'y retourne..

Hilly

Édit 1 : celle qui m'a appris que c'est sain de pleurer bien comme il faut
Édit 2 : sa langue maternelle, c'est le néerlandais...

Oreilles sensibles s'abstenir



je ne fume pas
je ne bois pas
je ne chanterai jamais comme ça
mais j'adore
sans compter les textes...

dimanche 13 novembre 2011

Les petits cailloux du petit Chaperon rouge

Les petits cailloux, que des promeneurs indélicats jettent dans l'eau de notre existence, troublent notre fontaine, y font des ronds qui s'entrechoquent parfois violemment, et qui rongent, comme seule l'eau sait le faire, nos cœurs
même lorsqu'ils se font de pierre.





J'avais quatre ans
il m'a fait asseoir sur ses genoux
et m'a demandé de toucher son sexe,
en guidant ma main et en me murmurant des mots d'apaisement
des mots pour dire que c'était une chose normale.
A trente ans,
moi qui n'ai quasiment aucun souvenir d'enfance
je me suis rappelée
comme si ça c'était produit la veille
le canapé rouge et noir, la peinture sur le mur
mon petit frère qui dormait dans sa chambre pendant que mes parents étaient au cinéma
et
du renflement de son pantalon
de la chaleur intérieure
de ce "Non" énorme qui envahit la poitrine
et asphyxie avant d'avoir pu prendre son dans un cri.
Je n'ai rien dit à mes parents.
Pas besoin d'expliquer pourquoi, c'est dans tous les bouquins qui en parlent.

Quelques années plus tard
très jeune ado
seins surgis d'on ne sait où
et règles brutales le mois suivant l'accident de ma mère
j'étais dans la cuisine chez mes grands-parents
on y faisait sa toilette près de la cuisinière à bois,
il n'y avait pas de salle de bains.
Mon grand-père est entré, m'a attrapée,
et à essayé de m'embrasser en disant "on va s'en payer une bonne tranche".
Je me suis débattue,
il a fini par me lâcher,
et s'est passé la main sur le front comme s'il reprenait ses esprits.
On n'en a jamais parlé
et je n'ai rien dit à ma grand-mère.
Elle aurait dit que j'étais vicieuse comme ma mère...

Une première chose difficile avec ces petits cailloux, c'est la brume qu'il y avait, le jour où ils ont été lancés. On ne se souvient plus très bien,
ni de l'avant,
ni de l'après.
S'est-il passé quelque chose de plus terrible que notre mémoire a occulté ?
Faire la part du fantasme et de la réalité, voilà ce qui m'a rongée pendant des années, et m'a empêchée de vivre
Parfois les gens sont morts, quand on est prêt à en parler, on ne peut plus le faire avec eux.
Où alors ils sont encore là, mais on n'a pas envie de tout casser autour d'eux.
Parce que, une fois effacé l'envie de vengeance, et de faire souffrir comme on a souffert, qui nous entrave et nous sape, il ne reste que la nécessité vitale d'en finir avec tout ça.
Il arrive qu'on pense à en finir tout court, parce que ce petit caillou nous attaque la peau et le sommeil aussi durement que le petit pois sous les vingt matelas et les vingt édredons de la princesse. Et qu'on n'a pas envie d'avoir mal comme ça tout le temps.
Mais si on a mal, c'est qu'on est vivant, et la vie, c'est bon.
Heureusement, elle reprend souvent le dessus. Boris Cyrulnik appelle ça la résilience, et j'aime beaucoup ce mot. Il tinte.

Peut-être que
ce qui s'est passé
ou pas
ça ne compte pas vraiment.
Peut-être que
ce dont on se souvient, ces petites choses,
c'est suffisant.
Je veux dire qu'elles sont LA réalité, la seule à laquelle on puisse se fier.
Ce que je crois profondément, c'est que ces ronds dans l'eau de l'innocence, troublent gravement la sécurité de base, en altérant la confiance dont on devrait pouvoir investir l'adulte responsable de notre intégrité.
Le fait qu'il nous ait donné à voir, et à sentir un aspect malsain de sa sexualité, même sans aller jusqu'au viol C'EST grave.
Il me semble même qu'essayer à tout prix de se souvenir de quelque chose de plus grave encore, revient à minimiser l'effraction dans notre intimité.

Un jour
j'étais avec une copine dans la salle de bains,
elle venait de donner le bain à sa petite fille,
et jouait avec elle
et tout d'un coup
en rigolant,
elle lui a légèrement pincé les tétons.
Je me souviens du regard de la petite fille,
très gênée, et un peu affolée.

Parfois,
je vois des parents qui embrassent leurs enfants sur la bouche
et là, c'est moi qui suis gênée,
je trouve cela terriblement déplacé.

Voir le mâle partout, je crois que ça me restera toujours. Il y a des choses qu'on ne peut pas changer. Autant les accepter.

Justement,
le temps passait
je vieillissais en explorant vainement le passé, sans rien trouver
et en espérant un futur réparateur bien aléatoire.

Un jour
j'ai décidé d'en finir vraiment,
c'est-à-dire de vivre dans le présent.
Pour mon grand-père, c'était trop tard.
Mais la vie m'a permis de dire à l'autre ce dont je me souvenais.

Le catalyseur, c'est drôle
ça a été sa propre insistance à savoir ce qui justifiait ma froideur à son égard.
Il a émis un tas d'hypothèses, et là
j'ai bien vu qu'il n'avait pas la conscience tranquille,
et pas que pour ça.
Alors j'ai décrit le tableau accroché au pan le plus sombre de ma mémoire.
Rien de plus
et rien de moins.
Il a blêmi, sidéré.
Il était très étonné.
Et quand il s'est indigné :"Non, ce n'est pas possible, je n'ai pas pu faire quelque chose comme ça. Je ne suis pas comme ça", j'ai été traversée d'un doute fugace et douloureux.
Cette phrase ça pouvait être la réalité.
Ou sa réalité. J'étais si petite, comment aurais-je pu me souvenir, alors que lui avait presque oublié ?
Je me suis arc-boutée à deux choses.
Cette phrase de ma Cécile, "Surtout n'attend rien"
et le souvenir.
Alors j'ai répondu :"Je comprends. Mais moi, je m'en souviens. Alors ça s'est produit. Si déjà, tu peux rester là à écouter, c'est bien. Je te pardonne. Pour moi, c'est terminé."
Et ça l'était.


Pour un peu de légèreté, des chansons de petits cailloux :






Edit : ce que je crois aussi, c'est qu'il y a des familles où ce truc malsain, qui consiste à porter la main sur une sœur, un enfant, un peu à la rigolade, ou à associer un gamin à son intimité, circule de génération en génération.
Je me suis demandée, dernièrement, pourquoi ma grand-mère maternelle a pleuré et chanté toute sa vie avec nostalgie l'un de ses deux demis-frères partis sans retour à la guerre à Cuba.
Ce poids inconscient de la mémoire familiale, est-ce lui qui fait qu'un frère se glisse dans le lit de sa sœur ? Qu'un oncle initie une nièce aux attouchements ?

vendredi 11 novembre 2011

11 novembre 2011 : cookes en stock

Comme il était prévu que ce soit la fin du monde aujourd'hui à 11h11
(entre autres hypothèses)
je me suis dit
mais que faire en attendant ce passionnant moment ?

Bon
déjà des trucs très doux et un peu pervers dans mon grand lit,
mais là
j'ai pas eu la présence d'esprit de prendre des photos
c'est trop bête.

Après,
j'ai pensé aux cookies de la mort qui tuent de Caroline.
Idéal et approprié.
Évidemment, j'ai légèrement modifié sa recette,
en utilisant de la vergeoise certes (j'adore moi aussi ce mot...)
mais aussi du sucre roux de canne complet
et de la farine T65 bio
vu que si le truc de la fin du monde est une connerie
autant penser à prévenir le cancer aussi.

Alors au chocolat blanc


et au chocolat au lait

Cela dit
la prochaine fois
si les p'tits cochons nous ont pas mangés
je mettrai la pâte au frigo avant, parce que je les trouve un peu plats.
Sinon
c'est une tuerie
je confirme.

jeudi 10 novembre 2011

Ed. Nat. girl

Je reçois un premier tableau, de l'inspection.
Vingt pages, mais pour les trois départements de la région.
A remplir pour le 28 novembre : recensement des enfants non francophones pris en charge, écoles, dates d'arrivée, nationalité, etc.

Puis un deuxième tableau.
D'une autre personne.
Deux pages.
A remplir pour le 25.
Mêmes infos, mais que pour le département.
Un condensé quoi.

Je me dis : c'est le même truc, il y en a un qui est extrait de l'autre.
Ben non.
Faut remplir les deux.

Bien agaçant : le gros truc est un classeur de tableur, au moyen duquel, en principe, grâce à quelques formules, quand tu as renseigné une fois les données, elles se reportent automatiquement sur les autres feuilles.
Ben non again.
Faut tout se fader.

Suis-je bête aussi : je travaille pour l’Éducation nationale !

En même temps
comme j'ai pas mal de déplacements,
je me suis organisée en prenant exemple sur ce conducteur de bus québécois.

lundi 7 novembre 2011

Chaussures à mon pied

Il y a des jours où
même avec le maquillage le plus nude possible
tout en transparence et en beige rosé
on a l'air maquillée comme une voiture volée
tant la fatigue et le stress s'agrippent aux rides comme Chevènement à la présidentielle.
Il y a des jours où
on a juste l'air d'un boudin habillé en chif-tir
après pourtant deux heures de vaines investigations placardesques.

Et puis,
il y a ces fringues qui
immanquablement
te donnent juste l'assurance qu'il faut
pour
quand tu croises ce type qui d'habitude ne te dit jamais bonjour
le sentir se rapetisser au fond de son caleçon tellement tu l'impressionnes.
Le pull en cachemire orange qui sublime la tunique la plus mémère,
le T-shirt chemisier blanc qui dévoile juste ce qu'il faut de la naissance des seins
et donne à la veste noire un air d'évidence
les talons qui te grandissent sans te donner l'air d'un légume monté.
Bref, il y a un fond minimum de fringues à posséder pour ne pas se rabattre plus que de raison
sur la nourriture régressive
celle qui reste dix minutes dans la bouche et dix ans sur les fesses.
Moi,
j'avais déjà la paire de boots Coline pour André, que je regrette amèrement de ne pas avoir achetée en bleu et en marron à sa sortie.
Shoppées en solde au retour du festival de Rodez l'an dernier, elle vont avec tout, et je les aime tellement d'amour que j'ai limite attendu l'automne avec impatience pour pouvoir les reporter.

Cette année, j'ai en plus des bottes de fille pas cavalières, qui font la cheville divine et le mollet galbé.
Oui, à un moment, faut décider d'arrêter de s'habiller en sac,
vu que les sacs n'attirent pas les mecs, alors que les filles si (la plupart du temps).
Et samedi donc, j'ai fait l'expérience de me balader sur le petit talon mutin qui les sublime,
avec une assurance que j'aimerais avoir plus souvent,
et qui tient, d'après moi
davantage à la cambrure appropriée de la voute plantaire
qu'à la hauteur réelle,
un genre de message subliminal distillant subtilement toutes sortes de promesses quant aux autres cambrures dont nous dote mère nature.

jeudi 3 novembre 2011

Livret de famille

"Tu t'appelles Rousseels, t'es né rue de la gare à Bruxelles !"
En intégrant la légion, il a effacé son passé au soleil de l'Afrique.
Mais de ce passé, il restait une femme, trois filles et une petite graine, plantées en Berry.
--------------
Il a rencontré ma mère.
Début 59, elle est partie un matin travailler à la pharmacie, avec son petit sac à main. Elle n'y est pas arrivée, elle n'est pas rentrée non plus.
Mon grand-père, fou de rage, un type affreux avec ma grand-mère, est allé voir le commandant. Sa fille avait 20 ans, elle était mineure : l'amoureux a été envoyé au désert.
Ma mère, seule dans sa chambre d'hôtel, portait un enfant. Elle ne savait rien. Elle pleurait.
Ma grand-mère avait elle-même été enlevée trente ans plus tôt, pour échapper à l'existence sordide que lui faisait sa marâtre, après la mort de sa propre mère.
Elle aimait ses huit enfants plus qu'elle-même, bien qu'ils aient vu le jour pour avoir échappé à l'aiguille à tricoter avec laquelle elle se déchirait chaque année les entrailles. Et elle adorait cette fille qui lui ressemblait tant.
En recevant une lettre d'inconnus qui l'avaient trouvée abandonnée et mourant de faim et de peur dans cet hôtel, elle a supplié son mari et imploré sa pitié. Il l'a laissée partir avec un chauffeur pour ramener la fille perdue.
Mes parents se sont mariés en juillet. Maman portait une robe cousue par sa mère, blanche, avec des petites cerises.
Rouges sang.
En octobre 59, une petite fille est née, le cordon autour du cou.
Morte, après neuf mois de grossesse sans problème.
Une erreur de l'accoucheur.
Une punition de Dieu, a dit maman.
Elle allait au cimetière chaque jour, papa la trouvait allongée sur la tombe, à gratter cette terre rouge d'Algérie.
Il a dit, "il faut en faire un autre".
Je suis née en octobre 1960, le jour de l'anniversaire de ma mère.
Tu parles d'un cadeau !...

J'ai toujours eu l'impression de porter autre chose que mon histoire propre, et surtout de ne pas me reconnaître dans mon prénom.
Quand j'ai découvert l'existence de cet enfant dans le livret de famille, j'ai demandé à mon père, qui n'est pas un adepte de Dolto :
- "Quand même, vous ne l'auriez pas appelée Nicole ?
- Pas du tout, elle s'appelait Colette."

J'ai été sidérée : il m'ont appelée Nicole, pour nier Colette ?
De fait, c'est le même prénom, le second étant le diminutif du premier...
Oui, en plus, c'est moi l’œuvre complète.
Conçue en février 60, juste un an après elle, j'ai aussi été sevrée brutalement en février 61, maman ayant perdu son lait à la suite de violentes émeutes.
Quand ça veut pas hein...

Personnellement j'ai été autrement plus fine : mon premier enfant s'est arrangé pour être un garçon, et pour venir au monde la veille de mon anniversaire.
Mais je l'ai bien eu quand même : Nicolas, ah ah ...

Et la petite famille berrichonne pendant ce temps ?
Ah, ça, c'est une autre histoire.
Que je ne raconterai pas, parce que c'est la leur d'histoire.
Mais la mienne aussi un peu quand même : papa a accepté, pour satisfaire la jalousie de maman, de ne jamais revoir son ex-femme et ses filles (oui des filles ce ne sont pas de VRAIS enfants).
Du coup, elle n'a jamais aimé tranquille, inquiète qu'elle était de se voir infliger le même traitement.
Mais le Dieu de cette mère insecure et jalouse, qui devait toujours être en colère, et qui ne regarde pas toujours ailleurs, l'a envoyée dans le décor onze ans plus tard, lui faisant perdre la tête, et vouant mon père à porter sa croix.

Bon
ben
maintenant
on la pose où la croix ?
Parce qu'elle est lourde, et que mes enfants ne veulent plus se la fader.

mercredi 2 novembre 2011

A voir absolument

Effet anti dépresseur garanti.
Bon d'accord
je suis raide dingue d'Omar Sy.
Mais quand même
le film est magnifique,
drôle et émouvant,
jamais racoleur.
J'ai adoré.