dimanche 30 décembre 2012

Cadre européen commun de référence pour les langues

Descripteurs niveau A1
Comprendre / écrire
- Comprendre des mots et des phrases très simples
- Écrire une courte carte postale simple



En suivant l'étoile

24 décembre
passée devant des centaines de fois
jamais entrée auparavant




Entre amis


La roue tourne

Il y a des hauts


et il y a débat : symbole phallique ou pas ?

A la dérobée


Je regarde chacun d'eux
et je me demande
où ils courent
si quelqu'un les attend
ce qu'ils feront soir ?

vendredi 28 décembre 2012

Grandeur et décadence

Un jour pour entrer en Résistance
quelques mois pour sauver la France
quelques années en gouvernance
quelques semaines pour une statue de belle prestance

et puis
l'éternité

pour servir de merdoir aux pigeons ...


on est peu de choses quand même 



Dictée


Après le chemin, c'est encore le chemin

Quand je vais répéter à la Chavannée
maintenant
je les vois les signes du chemin
qui passe près d'Embraud,
se poursuit au droit du village où est enterré mon père,
et se prolonge sur cette terre d'asile élue un soir d'hiver
en ouvrant le dictionnaire à la carte des académies.



Beaux et bons # 3

Sous l’œil du père

C'est un sculpteur avec son appareil photo.
Il s'appelle Alain.
Il est dans son atelier.
L'atelier est dans son jardin.
Un grand jardin d'herbes folles, d'arbres, de branches et d'eau.
Les saisons traversent le jardin à grands rais de lumière, de glacis de neige et de flaques de boues.
Et dans les herbes, les arbres, les branches, l'eau, la lumière et la boue,
il y a des enfants.
Ses enfants.
Six enfants.
Pieds nus et souvent fesses à l'air, des enfants de la terre
d'une bassine ils font un château,
de feuilles de choux, une cuirasse
d'une corde, une jungle,
d'un vieux parasol, un grand chapiteau.

\\\

Des enfants magnifiques de spontanéité
une inventivité sans borne.
Dans la famille Laboile
c'est sûr, on ne s'ennuie pas
même quand il pleut.
Et même si on s'ennuyait,
ce serait ensemble.
Avec les chats.

Alain les voit
c'est dans la boîte.
Et moi j'ai eu le plus grand mal à choisir des clichés.
Alors le mieux, c'est que vous alliez voir son blog.

Ce qui m'a le plus touchée finalement
c'est ce lien très fort de la fratrie qui transparaît dans chaque image,
même celles où il n'y a qu'un ou deux enfants.
On sent comme
dans le regard de leur père
chacun existe pour ce qu'il est,
et en même temps
comme ils comptent les uns pour les autres.

Tremplin

Ce n'est pas une famille sans portable
c'est juste qu'ils n'en ont pas besoin pour être.

Et je me suis ravie et étonnée de ces grands qui jouent avec les petits
sans que suinte cette retenue de l'ado qui hésite entre deux mondes.
Peut-être parce que c'est dans l'intimité justement.
Je ne sais pas.
C'est seulement beau.

smac!

C'est tout l'art du photographe que d'avoir su saisir les pas de géants
les sauts de l'ange
les éclats de rire
la contemplation d'une bestiole
les regards, les gestes tendres et les baisers,
sans qu'à aucun moment je ne me sois sentie intruse ou voyeuse.

.

Édit 1: chapeau bas à madame Laboile ...
Édit 2: évidemment toutes les photos sont des œuvres protégées, qu'on ne peut publier qu'avec l'accord de l'auteur...

Beaux et bons # 2

Hilly les bons tuyaux

Hilly c'est mon amie.
Elle habite trop loin pour qu'on se voie souvent.
Mais, depuis qu'on s'est croisé,
il y a de ça une paire d'années,
au détour d'un stage de chant,
elle a toujours été là
quand il fallait écouter
et avoir une bonne idée.
Par exemple, si mon fils part en Russie dans un mois,
c'est parce qu'Hilly a pensé au service volontaire européen.
Elle m'a aussi appris à mettre des myrtilles en bocaux,
ce qui fait que je pense à elle
chaque fois que j'en ouvre un pour améliorer un fromage blanc d'hiver.

Mais ce n'est pas le vrai sujet de ce billet.

Le vrai sujet, c'est qu'Hilly,
elle sait faire beaucoup avec rien.
Un sirop très rafraîchissant avec un fond de pot de confiture, des histoires de pierre, d'herbe, de ficelle et de papier peint déchiré sur un vieux mur, des jardins avec quelques graines, des nids avec des branches.
Des chansons avec nos mots.
Et je l'admire tellement pour cela.
Parce que sa langue maternelle, c'est le néerlandais.
Mais c'est en français qu'elle écrit des livres, des poèmes, des chansons.
Parfois, on chante ensemble au bal,
un peu au débotté.
Mais ce que je préfère
c'est quand elle prend sa guitare pour dire l'amour, l'amitié, la mort
le trouble et le tourment
l'amer des jours de tristesse
et la douceur des retrouvailles.

D'elle,
je pourrais vous dire la maladie qui la fait trembler
les années de solitude avant d'être diagnostiquée
sauf qu'elle l'a déjà fait elle-même dans un livre très émouvant
et pas du tout larmoyant.

D'elle
j'ai juste à dire que c'est une artiste
une vraie.
Les artistes sont faits pour être dans la lumière
et pourtant vacille au sein de leur âme
cette petite flamme qui rend l'obscurité moins effrayante.
 


Édit : toutes les images viennent de son blog.

Pardon

Le pardon libère l'âme
et fait disparaître la peur.
C'est pourquoi le pardon est une arme si puissante.

Nelson Mandela


Catherine Ringer - Pardon par catherineringer

samedi 22 décembre 2012

Beaux et bons # 1

Petite mère

Est-ce que vous avez remarqué
qu'en anglais
"cœur" est l'anagramme de "terre" ?

Matins
radio
gavée
people, crise, fin du monde...
pas concernée
envie de portraits touchants
de beaux et de bons
de rencontres.

Soirs
boulot
crevée
priorités
pas le temps d'écrire toute ce que j'ai en tête
dodo
 
et ce matin
voici cette femme
30 enfants
la misère moins poussiéreuse

no explain
no complain
pour changer un peu de nos jérémiades d'occidentaux trop bien nourris


dimanche 16 décembre 2012

mercredi 12 décembre 2012

Alternative

J'avais plein d'idées.
Je voulais poster un billet d'humeur,
les exilés fiscaux, "véritables réfugiés qu'on a chassé de chez eux", les bras m'en tombent,
les pauvres, leur logement et le RSA,
l'augmentation indécente des salaires des patrons du CAC 40,
la énième discussion sur "faut-il interdire le redoublement"
et même la fin du monde...

Je voulais évoquer ce monsieur qui a chuté en arrière, juste devant ma voiture,
sa frêle silhouette de loden vert
déjà invisible aux yeux du monde
du moteur coupé, des feux de détresse
le temps de lui faire traverser la rue
du cœur serré quand il m'a dit "j'ai 88 ans et la maladie de Parkinson".

Je voulais écrire sur l'amitié, l'amour, l'altérité
et l'impromptu éminemment prévisible de la mort
qui nous met tous à égalité
la même fin, la même incertitude sur l'heure de la dernière heure
ce qu'on décide de faire du temps qui nous reste
sur ce qui aura vraiment compté si elle nous prend demain.

Mais finalement
j'ai juste eu envie de rigoler
et je compte bien que ça vous fasse marrer aussi.




mardi 11 décembre 2012

La daube du jour

 Mais je suis sympa
je vous la mets en italien
c'est plus festif.....
(et je vous épargne le Gangnam Style...).
Regardez-bien jusqu'au bout ....


On the road


vendredi 7 décembre 2012

Ligne de fuite

Long manteau de neige
Effleurer la peau du monde
Étouffer leurs cris


 
Foutu pays
moi je vous le dis.

Presque un an déjà que le poisson-chat a frétillé de la queue.
La terre et l’eau renversés.

Crissement de mes pas qui griffent l’épais manteau immaculé.
Traces de vie sur le chemin calme.
Les corps, les cris, les décombres, rien ne s’est passé, rien n’a eu lieu.

L’air froid glace mes poumons, et avec l’air le poison.
Invisible.
Insidieux.

Les dieux ?
Elle va encore au temple.

Peut-être a-t-elle raison de prier,
c’est le seul bâtiment encore debout.
ah ah ah !

Je l’accompagne,  il paraît que leurs âmes volètent autour de moi.

Mais c’est pour être avec elle surtout.
Ses cheveux blanchis,  son sourire doux.

Je la vois flotter, fragile,
jamais elle ne tombe.

En rentrant, elle fera du thé,
que nous boirons à petite gorgées.
Il faut vivre encore.

Puisque nous sommes d’eux.

Source : estampe Hiroshige – Pinacothèque
Texte rédigé à l'atelier d'écriture.


jeudi 6 décembre 2012

Atelier d'écriture

Bonne journée.
Formation.
Descendue à pied.
Une demi-heure dans le froid bleu du petit matin,
j'étais bien.

L'intitulé c'était "atelier d'écriture"
et qu'est-ce qu'on a fait ?
On a écrit.
Toute la journée.
A partir de tout un tas de consignes.
En compagnie
une heure durant,
du directeur académique.
Oui.
il a écrit aussi.
Et tous les formateurs.
Et ça, c'était vraiment cool.
J'aime quand on se met en situation
quand on partage
quand on se livre un peu
quand on est dans la même situation que nos élèves
mais pas tout à fait quand même.

Temps limité
consignes fermées mais plusieurs, qu'on ne se sente pas à l'étroit
supports histoire des arts.

D'abord ça 
la Madone de Port Ligat (première version) de Salvador Dali
A quoi pense-t-elle ?
Je ne veux pas décrire.
Liste de mots.
Pourquoi, mais pourquoi ?
Moi, si mes pieds ne touchaient pas terre....


Après
chacun lit
ou pas
sa production.
C'est parfois totalement déjanté, décalé.
J'ai adoré,
et je me suis bien marrée.
Perso, sur ce coup là
émotionnellement chargé
je n'ai pas pu me décentrer d'un ressenti assez morbide.

Mais une fois épongées les idées des autres
je suis  revenue à plus de légèreté
"Franchement, la plage aujourd'hui, c'était pas le bon choix.
Déjà, la mère s'est retirée. Le vent fait voler les oursins, je trouve plus les œufs durs depuis que la tente a perdu ses sardines, et j'arrive pas à déplier les pieds de la table. Pourrie beach."

Les  consignes se sont succédées, les textes aussi.
A chaque stagiaire son univers.
Certains sujets ne me parlaient pas.
Pas grave, il y avait le choix.

"On m'a fermé les yeux. Je me suis assoupie. Rasant la cime des hautes futaies, je sens le vent se briser sur ma peau. Je frissonne à l'eau qui ruisselle et s'insinue à l'arête de mon dos.
Et l'été, quand le soleil est au zénith, ma poitrine se réchauffe, mais mon âme jamais.
Penchée sur la fraîcheur de l'ombre qui s'épaissit dans mes entrailles, je voudrais accueillir encore les cris, les rires, les larmes qu'a vu résonner ma jeunesse. Il ferait bon s'attarder sous la treille après la chaleur écrasante du pré, pour venir se réfugier dans la pénombre de mon giron.
Pour faire entrer la lumière, il suffirait de pousser les volets, de les ouvrir grand à claquer sur la pierre dévorée de vigne vierge.
Mais les volets, il n'y en a plus.
Un jour, ils sont venus, et ils m'ont arraché les yeux, comme ils déchirent la peau du monde. De leurs truelles agiles, grimpés en sifflant au faîte de leurs échelles, ils m'ont fait comme un linceul de pierre.
Emmurée vivante, arrimée à la terre
je respire encore faiblement.
Assez pour survivre.
Assez pour étouffer.
Assez pour me souvenir."

Sur l'Ulysse de Draper
il a fallu évoquer les cinq sens.
C'était la fin de journée,
je me suis lâchée.
Je sens que je suis à deux doigts du nouveau petit porno de la ménagère de moins de 50 ans.

"Viens !
Quitte le gris sombre des vagues tempétueuses et le tangage de ton bateau, trop étroit pour ta gloire, oh héros épique de la mer.
Viens plutôt t'amarrer au roulis de nos hanches.
Viens !
Fends l'eau noire et plonge vers notre palais du fond des abysses. Viens, viens voir les nacres luminescentes, la bordure pâle des perles de nos couches, l'opale de nos bains, les ors lourds du trône qui t'attend.
Laisse tes compagnons à la morsure salée des embruns, que ta peau corrompue goûte enfin à la douceur soyeuse de nos chairs marines. 
Ne hurle plus ton désir, soumets toi au chant dévorant de mes sœurs. Nos écailles n'ont pas la froideur que les humains leur prêtent.
Viens !
Viens te glisser à la chaleur du sang des filles de l'amer."


Mayrig

Ce sont des piroshkas.
Je ne garantis pas l'orthographe
mon arménien reste encore très limité.

C'est comme les pirojkis russes, mais plus volumineux : des chaussons farcis de pomme de terre et d'abats hachés, qu'on mange après les avoir saupoudré de poivre.

Ces gens
ils n'ont rien
mais ils partagent tout
le principe étant que, sur la table, il doit y avoir beaucoup plus que ce que tu as vraiment.

On a parlé longtemps
pourquoi ils sont partis
comment
la fille qu'ils ont laissée là-bas
parce qu'ils n'avaient pas assez d'argent pour quatre,
- un tampon sur un passeport : 5 000 euros par personne -
leur ancien statut
elle enseignante
lui directeur commercial d'une usine agro-alimentaire.

Il faut tout recommencer,
accepter que ce ne soit plus jamais pareil.
Pour vivre en sécurité.

Ils parlent plusieurs langues
le russe, l'anglais
mais ils ont choisi la France.
Je crois que c'est à cause du handicap de leur fils.
La France, ils lui sont reconnaissants de ce qu'elle fait pour lui, sa médecine, le centre de rééducation.

Chez eux
les voisins sont tout le temps les uns chez les autres
la table est ouverte
il y a toujours du monde.
Ici le temps passe si lentement,
dans l'incertitude
du titre de séjour
de l'avenir.

Alors quand des Français toquent à la porte
et viennent s'asseoir
parler un peu
de la cuisine
des enfants
des projets
c'est comme une petite flamme vacillante qui se mettrait à briller en grand format
en éclairant les coins d'ombre de nos propres vies.
J'oublie mes dérisoires petits soucis d'occidentale trop bien nourrie
et je mesure la chance que j'ai de vivre ici
en liberté.

mercredi 5 décembre 2012

Qu'est-ce que c'est ?

Je parle de l'assiette à droite au premier plan...


dimanche 2 décembre 2012

Le samedi c'est yummy, le dimanche aussi # 15

La vie c'est pas yummy
quand
je vais à la piscine (bien que ça, ce soit yummy)
j'oublie ma serviette, je m'essuie avec mon t-shirt
en sortant mes cheveux . . . gèlent sur ma tête !

Mais la vie c'est yummy yummy
quand
- je pars en formation et que j'en profite pour aller voir ma cousine
celle avec qui on peut parler de tout
et de rien
qui me donne toujours un pot de confiture quand je repars
et qui coud des doudous jusqu'à point d'heure
pour le marché de Noël d'une association caritative

ma cousine
elle donne du sens aux heures de route


- je rencontre des lecteurs de ce blog
des lecteurs inattendus je veux dire
un collègue
une voisine de chœur 
qui me le disent comme si on les avait pris la main dans le pot de confiture
moi ça m'intimide un peu
et ça me réjouit beaucoup
être à un clic les uns des autres
trop cool

- Il neige
mon covoitureur est en panne
pas envie de prendre la route pour coussiner
je suis obligée de me replonger sous la couette
et de rattraper un peu de retard de sommeil,
pendant que ça bloubloute dans la cocotte en fonte.
Je me réveille
il ne neige plus
mais je suis contente d'être là.

- Il y a des ribates au petit déjeuner.
Des petits pains de Noël
cuits dans le four à pain d'Embraud
chaque matin de concert.
Les spectateurs les achètent à la sortie
pendant qu'on se les gèle dehors dans nos sabots
et parfois -comme hier soir-  il en reste.
Alors
sur les conseils de Jacques
on peut nous aussi les "trempouiller avec amour" dans le chocoboum ou le café au lait
après les avoir tartinées de confiture.
Moi j'aime pas trempouiller
et je bois du thé
mais Jacques, je te le jure, la confiture c'est moi qui l'ai faite...


Sinon, la recette des ribates
c'est
bien que sans le four à bois
ce ne soit pas tout à fait le même goût.
Attention, c'est de l'Embraud made, c'est du qui tient au corps...


dimanche 25 novembre 2012

Ciné dimanche

J'aime le dimanche tranquille
qui s'étire de petits riens en petits gestes
le linge
un crumble aux poires pour l'anniversaire d'un copain de mon fils
éplucher des châtaignes pour la crème de marrons
préparer une séance de classe sans urgence
faire briller la cuisine
passer la tondeuse pour venir à bout des tonnes de feuilles mortes sur la pelouse

un dimanche
qui ne connaît pas d'heure
où je déjeune à l'heure du goûter
et je fais face à la nuit noire de dix-sept heures
en m'attardant sous la douche avant d'aller au cinéma

aujourd'hui j'ai vu ça



 j'ai adoré
et ce n'est pas juste à cause que Justin Timberlake ne fait pas mal aux yeux.
En vrai
je suis dingue de Clint Eastwood,
ici en recruteur de base-ball vieillissant
et maladroit avec sa fille.

J'ai beaucoup pensé à mon père.

Mais c'est surtout son traitement des personnages
y compris des personnages féminins
qu'il me touche.

Il  y a quelques jours
 j'étais  tombée sur un film
à la télé
"Invictus".
Les premiers pas à la présidence de Nelson Mandela
et le chemin des Springboks
en parallèle,
vers la victoire.

J'avais failli éteindre,
le sujet ne me branchait pas trop.
Mais je suis restée en haleine jusqu'au bout
très émue même.
En regardant le générique de fin
j'ai vu que c'était un film d'Eastwood
et ça ne m'a pas étonnée.

Quelque soit le sujet
il le traite d'une façon particulière
bien à lui
qui fait que ce soir,
je me suis sentie prise d'une passion soudaine pour le base-ball
auquel je ne comprends rien en principe.

Le personnage de sa fille,
la difficulté de leurs rapports,
l'humour
la pudeur et le caractère
tout m'a plu.

Bonus track : la chanson fétiche du personnage
j'ai failli pleurer avec lui quand il la fredonne sur la tombe de sa femme.



Sinon
je pars en formation à Bordeaux mardi soir
- coucou ma cousine -
et je suis contente de ne pas partir lundi
vu qu'il y a Kill Bill volume 2
sur W9
mais à 23h50...
Je sens comme je vais être fraîche le reste de la semaine.

Unfair

A la lecture de ce courriel
je me suis sentie terriblement atteinte.
Toute petite.
Misérable.

Une situation mal interprétée
une accusation injuste
il a balancé en quelques lignes
- sous le coup de l'émotion très certainement -
ce qu'il pense vraiment de moi
un rappel à l'ordre
accompagnés de ces sous-entendus terribles qui viennent te questionner encore longtemps après.

En écrivant que c'était le dernier mail
il m'a aussi
en quelque sorte
interdit de répondre.

A vrai dire,
répondre,
je n'en avais plus tellement envie
puisqu'il n'entendait pas ce que j'écrivais.
Il était resté campé sur un malentendu
et je sentais bien que polémiquer plus loin ne changerait rien.

Embrumée par un coup de froid
j'étais en mode cerveau lent
je suis partie nauséeuse
et bien sûr
j'ai beugné ma voiture contre un poteau de cette école où je n'étais jamais venue avant.

Le choc m'a réveillée
quelques larmes ont coulé,
j'ai décidé d'écrire quand même
mais sans répondre.

Je me suis limitée à trois phrases :
- une pour dire la blessure
- une pour dire que j'avais entendu ce qu'il voulait dire
- une pour le rassurer.

Parce que c'est cela qui m'affecte le plus :
la peur que je peux inspirer.




A part ça
c'est vachement dur de chanter le nez bouché
j'espère que ce sera fini la semaine prochaine pour les premiers concerts.

Et j'aime
cette année
avoir des récréations,
bien que la photo surex,
ne rende pas justice à l'ambiance.




jeudi 22 novembre 2012

mardi 20 novembre 2012

lundi 19 novembre 2012

dimanche 18 novembre 2012

Ni pour, ni contre, bien au contraire

Ce matin
mes fils m'ont demandé si je suis pour ou contre le mariage gay.
Franchement
je n'en ai rien à foutre.
Mon point de vue est assez pragmatique :
les couples de même sexe existent
et ils sont de plus en plus nombreux à avoir des enfants.
La question n'est donc plus de savoir si c'est bien ou mal.
C'est une réalité, et il faut que la loi en tienne compte,
surtout dans l'éventualité où le parent biologique disparaît
et que l'autre risque de ne plus avoir le droit de finir de l'élever.
Point barre.
Comme toujours, c'est la réalité sociale qui devance l'action législative.
Comme pour la contraception, comme pour l'IVG.
Chaque fois qu'il y a eu une loi de ce type
les oiseaux de mauvais augure ont prédit bien du malheur et l'amplification des phénomènes.

Maintenant
je me fais deux réflexions :
la première c'est que si vraiment les mœurs sexuelles étaient héréditaires -la vieille crainte de créer une génération de gays -, il n'y aurait que des hétéros. Ben oui, les homos sont jusqu'à maintenant quasiment tous enfants d'hétéro non ?
la deuxième c'est que je m'interroge sur la question de la fondation d'une famille par des homos, alors qu'on ne se pose jamais la question pour les hétéros. Franchement, depuis dix ans que j'enseigne, j'en ai vu passer des familles J't'embrouille et des lignées de Tuyaux de poêle, où les enfants ne sont pas forcément désirés, élevés à la va comme je te pousse, négligés, maltraités, voire tripotés en vertu du droit de cuissage des papas sur les petites filles.
Et ça, franchement, la violence intrafamiliale, les parents pas finis, ou dans un autre registre les familles à non-dit plus lourds que des chaînes de galériens, ça m'inquiète largement plus que de savoir comment sera élevé un enfant avec deux papas ou deux mamans.

Eux, au moins, on ne risque pas de leur faire croire des conneries sur leur origine
et si en plus ça permet de faire adopter un peu plus de gamins qui n'ont pas tiré la chance
pourquoi ça ne serait pas tant mieux ?



Mecano - Une Femme Avec Une Femme par cavapanon

samedi 17 novembre 2012

Baloche

L'affiche n'est pas sexy
mais le groupe est super
et donc le bal sera chouette.
A ce soir ! 


jeudi 15 novembre 2012

Short night



Courte nuit
J'allume la télé

Pulp fiction
puis Kill Bill

Je craque
je regarde....

C'est bientôt le temps de la Noël

Attention !
Erreur !
Le concert de Morogues (18) est à 15h30 et non 16h00 .... 


Les choses simples

C'est la salle d'arts plastiques de l'école qui nous accueille.
Tout est petit
c'est une école de cycle 2 uniquement.
Il faisait si beau
on a laissé la porte ouverte.
Mais je crois qu'on va se peler cet hiver
il y a très peu de lumière naturelle.

Une petite joie très simple quand on est itinérant :
laisser mon sac le soir
parce que j'y retourne demain matin.


Plateau repas

Déjà pratiqué au printemps
c'est mon endroit préféré pour pique-niquer
une fois passé le tapis de feuilles mortes
on grimpe le petit escalier.
Devant les cotonéasters en haut à gauche,
il y a un petit banc de pierre moussu
au soleil.
Aujourd'hui
quand j'ai eu terminé
un monsieur m'a proposé un café.
Dommage, je n'avais plus le temps.
Une prochaine fois peut-être.



Retour sur le plateau

Ce matin
j'ai pensé
partir à 7h30
pour 1h15 de route
c'est pas humain.

Mais l'air était doux
le temps magnifique
et même si je sais que, dans quelques semaines, ce sera nuit noire
j'ai profité de la route jusqu'au plateau
encore paré de ses couleurs d'automne
quand plus bas la plaine a viré au brun, juste avant l'effeuillage en noir et blanc.

J'éprouvais cette petite joie intérieure qui te fait prendre le sillage pelucheux des avions pour des étoiles filantes en plein jour.

Pour une fois,
je n'étais pas en retard.
Et puis cette année
c'est différent
je monte pour 3 heures de rang.


Alors je me suis octroyée une petite pause.


 C'est vrai ça
je suis souvent dans la voiture
je vois comme c'est beau
les chemins creux m'appellent
mais je n'ai jamais le temps.

Là je suis sortie
pour sentir et pour regarder.


L'air plus frais m'a sauté au visage
l'odeur d'herbe et de feuille
et ce silence bruissant de la forêt vivante
juste un moment
je me suis sentie à ma place là
entre ciel et terre
comme suspendue dans l'infini du présent
un temps de grace
rien avant
rien après.


 Puis je suis repartie vers l'école.

lundi 12 novembre 2012

Un lundi ordinaire

- Mais quelle vie tu as  ! me dit Evelyne
qui m'a vue débarquer avec mes deux sacs,
au grand soulagement de mes neuf élèves déposés là par leurs parents.
Tu as mangé au moins ?
- Oui, oui, j'ai déjeuné chez moi en passant.
Mais c'est vrai que c'est tendu ;
j' ai choisi de m'asseoir au calme dans la cuisine
plutôt que d'arriver en avance pour les photocopies.
C'est l'inconvénient des jours de rentrée,
très peu de stock.
Heureusement, l'école d'accueil du regroupement a encore une EVS,
une rareté
et efficace en plus.
La salle de classe
c'est la salle des fêtes, affrétée par la mairie
et qui donne sur la cour de l'école.
Comme ça, je ne suis pas toute seule.
- Sache que, quoi qu'il arrive, tu peux compter sur moi le lundi si tu es en retard : je resterai dans la cour pour t'attendre.

J'ai bien fait de choisir cette école.





dimanche 11 novembre 2012

Avant-première

Au moment d'entamer notre tournée de Noël
huit concerts cette année
du 25 novembre au 22 décembre
Frédéric nous prépare un nouveau répertoire
avec des complaintes, des trucs bien déchirants
qui te tirent des larmes et t'arrachent les tripes.

Comme ça
on continuera à chanter en groupe dans des églises
mais pas seulement pour la nativité.

Un petit échantillon
enregistré à l'arrache
juste comme ça.

 
(Photo de mon chemin de Saint Jacques
un Christ de bois qui avait l'air de me regarder vraiment)

Le samedi c'est yummy, et le dimanche aussi # 14

La vie c'est yummy quand il y a de la lumière 


Mais la vie peut être aussi yummy 
quand il fait nuit
et que les cygnes ne sont pas endormis


La vie c'est yummy quand on croise un regard


et quand on pousse la porte cochère


parce qu'on sait que ce sera joli derrière


 la vie c'est yummy
quand on part
ne rien faire d'autre qu'aller le nez au vent
aller comme il nous porte
revoir des visages amis
discuter jusqu'à point d'heure
se découvrir une nièce inconnue de 30 ans
et se sentir en accordailles

et puis rentrer
juste à temps
pour faire la bonne mère


la vie c'est yummy
quand je prépare du thé
pour la tasse spéciale
(merci PimJ, pour ce cadeau aussi approprié qu'inattendu...)


Averse soudaine sur le grand pont près d'Atake

En vadrouille vers l'Alsace via Paris
j'ai posé ma valise en consigne
le temps d'aller voir des copines.
Comme je n'avais pas pu acheter de billets coupe-file pour l'exposition Hopper
qu'apparemment tout Paris avait décidé d'aller voir le jour où j'étais là
je me suis rabattue sur la Pinacothèque
dans le quartier de la Madeleine.
Double exposition Van Gogh "Rêves de Japon" et Hiroschige, maître de l'estampe
en réalité largement plus connu au Japon qu'Hokusai.
En fait, Van Gogh, comme beaucoup de peintres montmartrois, s'est largement inspiré de l'art de l'estampe dit Ukiyo-e
dont il avait toute une collection.
Non, ce n'est pas un jeu de carte mangatesque colorisé pour la télé
mais la représentation d'un "monde flottant" inspiré du nô et du kabuki,
construit cependant sur les règles de la perspective à l'occidentale.
L'utilisation des points et lignes de fuites,
les échappées d'une pièce vers une autre,
l'exagération de la règle qui veut que les éléments proches paraissent plus grands
tout cela fait plonger le regard dans l'image
invitent à emprunter le sentier
à s'engager dans le voyage de Tokaido à Edo.

 Au début, Vincent en a copié quelques unes,
puis il a créé des variations à partir d'interprétations chromatiques,
avant de trouver la voie d'une libre inspiration totalement assumée
que l'on retrouve dans le tortueux des arbres,


l'apparition de petits personnages dans la lumière dorée,
l'atmosphère limpide, les gais aplats de couleur, la montagne tourmentée qui surplombe des blés couchés, un champ fleuri...





Ce qui m'a le plus touchée dans cette expo,
ce sont les tableaux réalisés à l'asile de St Rémy, où il avait demandé à être interné.
La richesse profonde des bleus et des verts,
les vergers fleuris sont comme les lanternes de ce Japon fantasmé qu'il croyait voir dans le Midi : lumineuses, fortes et si fragiles à la fois.
Pour moi, les œuvres de ce type,
qui était tout sauf zen,
reflètent une sérénité à laquelle il aspirait peut-être,
mais sans jamais l'atteindre
sauf dans ce Japon réinterprété
sans l'avoir jamais vu.

 Hiroschige non plus n'avait jamais vu la plupart des scènes qu'il peignait, et pourtant je me suis sentie projetée dans certaines images.





A cause de l'eau déjà, sous toutes ses formes,
le lisse de la mer au crépuscule,
la cascade droite comme la dignité,
les griffes des vagues tumultueuses quand elles s'agrippent aux lambeaux du ciel,













la pluie qui tombe drue sur les érables rougis ou les cerisiers en fleurs, la neige...


 Surtout la neige calme et épaisse à étouffer le bruit des pas.



Le vent qui fait ondoyer les étendards et courir les voyageurs surpris par les bourrasques.
Tous les éléments naturels en fait. 


L'exposition se tient jusqu'au 17 mars 2013
Photos : différentes sources - internet