lundi 9 janvier 2012

Le temps d'être lent

Qu'est-ce qui a le plus changé dans ma vie ces derniers mois ?
Ce serait difficile de faire un classement.
La découverte de la maladie de mon père
le départ de mon fils aîné
dormir parfois seule,
parfois accompagnée,
l'itinérance, poser mon sac pour une heure trente, quatre fois par jour.
Ce que je ressens le plus profondément
en fait
c'est le déroulement du temps
une once plus lent
Les soirées sont à peine moins denses
toujours un peu chargées
préparer le repas,
du soir
et du lendemain midi, gérer la maison
les devoirs du dernier, qui partira l'an prochain, déjà...
Mais ne plus avoir à préparer trois niveaux de classe
avoir abandonné aussi un tas d'activités qui ne me paraissaient pas essentielles
m'a laissé un luxe extraordinaire et inespéré :
le temps d'écrire.
Surtout le matin
et même le week-end.
Le temps de me poser et de faire courir mes doigts sur le clavier
aussi vite que les mots affluent, que l'histoire imprime ses images, que les personnages se meuvent.
Écrire est comme une urgence
surtout que je ne suis pas sûre de pouvoir continuer l'an prochain,
j'ai comme dans l'idée que mon poste fera partie des 31 supprimés,
dans un département qui comptait jusque là  450 classes pour 120 000 habitants.
Alors
j'écris
et c'est vachement bon.

1 commentaire:

Barbara a dit…

ben M...e pour le poste



qui te permet de te poser
et respirer