dimanche 28 avril 2013

La main tendue, le cœur ouvert

Longtemps j'ai cru qu'il ne fallait rien attendre de personne.
Quand j'écris longtemps, ça veut dire l'essentiel de ma vie.
De mon enfance,
de ce père qui ne disait rien à personne de notre détresse,
tout en se désolant intérieurement de notre solitude,
j'avais cru apprendre qu'il est préférable de se débrouiller seul.

La facture est salée,
un sentiment d'abandon permanent,
l'impression terrible de ne pouvoir compter que sur soi-même,
d'être seule au monde.

En un sens,
ça forge le caractère.
Mais encore aujourd'hui,
j'ai beaucoup de mal à demander de l'aide,
et encore plus à l'accepter.

C'est pourquoi l'amitié impromptue m'est un cadeau somptueux,
sur lequel je ne me pose plus guère de question :
je l'accepte et c'est tout.

Il y a eu,
ces dernières années,
via ce blog notamment,
des rencontres extraordinaires,
des soutiens inattendus,
des voiles levés entre l'ombre et la lumière.

Du coup, quand Mamina - une lectrice de ce blog- m'avait proposé,
pour mon premier périple déjà,
d'être là en cas de besoin,
ça ne m'a pas paru étrange.
J'ai soigneusement noté son numéro,
mais je ne m'en suis pas servi.

Elle a réitéré sa proposition pour ce deuxième tronçon,
et comme finalement je ne me suis pas arrêtée à Orthez,
ça aurait pu encore être partie remise.
Mais elle est venue à ma rencontre à Sauveterre,
juste pour un moment au soleil et quelques mots autour d'un verre,
tant il est vrai que les soirées pérégrines sont essentiellement axées autour des trois préoccupations vespérales quotidiennes : la douche, manger, dormir.

Une surprise dont je me souviendrai toujours.

A Saint-Jean-Pied de Port,
elle était là aussi,
et si j'ai pu rentrer chez moi dès le samedi après-midi,
c'est grâce aux kilomètres qu'elle a avalés pour venir me chercher,
à l'asile dans sa maison,
la soirée douce,
et le lever aux aurores pour me conduire à la gare.

Elle a dit :
"Toi tu ne me connais pas,
alors que moi je te connais, à cause du blog."
Mais en vrai,
ça ne faisait aucune différence.

Moi je dis,
les miracles d'internet,
faut les prendre comme ils viennent.



Il y a eu aussi Michel,
à peine croisé sur le chemin,
qui m'a laissé son numéro,
au cas où je me retrouverai en rade à St Jean.


Et que dire de Noëlle,
qui marchait comme elle respirait,
depuis Vézelay,
depuis début mars,
depuis 900 km,
avec fureur parfois ?
Noëlle n'a pas seulement inventé le sandwich à la sardine avec un œuf mollet dessus,
et le tractage de Coline à flanc de montagne.
Noëlle, elle a grimpé la dernière côte d'Ostabat pour aller faire les courses à l'épicerie du village,
et quand je suis arrivée fourbue,
prête à me jeter sur le lit sans dîner,
elle a déballé une boîte de petit salé aux lentilles qu'elle a mélangé avec des coquillettes,
et je peux vous dire que c'était chaud, bon et réconfortant.
Noëlle, elle n'a pas fait de grandes études,
mais à la distribution de cervelle, elle avait pris une grande gamelle
elle parle cash
et parfois ça coince.
Elle est drôle, belle et courageuse,
elle ne fait pas de tralala,
et surtout, elle était là pour moi.

Moi je dis,
les miracle du chemin,
faut les prendre comme ils viennent aussi.

La main tendue, le cœur ouvert.

samedi 27 avril 2013

J+11 Ostabat - Saint-Jean-Pied-de-Port



Non, non
St Jean n'a pas des pieds de cochon.

Le port,
ça veut dire le col.

On passe donc par St Jean-le-Vieux,
et on arrive au pied du col.

Sous la pluie.
Et par 12°.
Impossible de passer à Roncevaux,
il neige au dessus de mille mètres...

Cette étape, c'est l'autoroute pélerine.
Les trois voies se rejoignant à Ostabat,
c'est un défilé de ponchos de pluie qui se déroule le long des chemins et des routes.
On est loin de la quiétude des jours derniers, et j'ai l'impression de croiser pas mal de gens qui se la pètent.
Je ne sors quasiment pas mon appareil,
il pleut trop,
tant pis pour les drôles de moutons à tête noire,
avec leurs yeux qui brillent comme des billes.

Même mouillé,
le paysage est splendide.
C'est dit, je reviendrai,
là, j'ai juste envie d'arriver.

Et l'arrivée à St Jean justement m'oppresse.
Une ville très jolie,
dans laquelle je n'ai pourtant aucune envie de m'attarder à faire du tourisme.
Afflux de  "pèlerins",
ambiance commercialo-jacquaire
l'affut des propriétaires de gîtes privés
"vite, vite, pour les chambres, le train arrive.."
et en effet,
en allant chercher mon billet de retour à la gare,
à la vue du TER qui vomit un flot cosmopolite de sacs-à-dos,
je me demande si je suis toujours aussi motivée pour la partie espagnole...

L'accueil jacquaire déconcertant,
glacial envers les Français - on sent le gaz ou bien ?-
et limite poli,
bien urbain avec les autres.
Un type à l'air peu amène, nous intime l'ordre de chuchoter,
je lui demande si quelqu'un est mort.
Pour la peine,
je devrai attendre quelqu'un d'autre :
il me tourne ostensiblement le dos et ne tamponnera pas mon crédential.

Je ne me fais pas prier pour embarquer dans la voiture de Mamina, vers le havre de paix que sera pour moi sa maison.

jeudi 25 avril 2013

J+10 Sauveterre-de-Béarn - Ostabat


Franchement,
ça aura été l'étape la plus dure du parcours.
26 km en pleine cagne,
on entre en pays Basque,



c'est-à-dire
les contreforts des Pyrénées.
Je sens que je devrais couper le parcours en deux,
mais je n'ai pas le choix si je veux arriver vendredi à bon port.

A St Palais,je retrouve Noëlle pour la pause déjeuner.
Elle sent bien mon appréhension.
Elle décide de rester avec moi,
et je dirais,
heureusement.
Parce que, quelques kilomètres plus loin,
quand j'aperçois un chemin empierré luisant au soleil brûlant,
agrippé au flanc d'une colline déboisée,
je me dis, non
ça ne doit pas être ça.

Ben si.
Je m'arrête dans une ferme pour mouiller mon chapeau,
et on attaque.
Elle me dit : ne regarde pas devant, et grimpe en zig-zag !
Elle m'attend, elle me parle.
On se pose un moment sous l'ombre d'un unique petit bosquet d'arbustes.
On croise un malade mental qui revient d'un jogging.
Un pervers sûrement.
Je compte des cycles de 21 pas.
A un moment,
je me retourne,



la ferme est devenue minuscule en bas.



 Mon sac pèse une tonne tout à coup.
On aperçoit enfin la chapelle de Soyarce.



la croix jacquaire



et la table d'orientation
 

 Elle se retourne
avec un petit signe.
Je suis littéralement effondrée sur un banc.
Elle me dit : "Bon, ça va aller maintenant, je te laisse hein".
Et elle s'en va toute légère comme elle sait faire.

mercredi 24 avril 2013

J+9 Orthez - Sauveterre-de-Béarn

Jolie surprise aujourd'hui
en rentrant dans Sauveterre



après 24 km de cagnard
de chemins qui grimpent
d'arbres en travers à escalader
une femme klaxonne :
je m'approche
c'est Mamina
une de mes lectrices familières et inconnues.
Elle est venue m'attendre,
et a reconnu mon chapeau et mon sac...

***

On les devinait en partant hier
de la Bastide-Chalosse
- quatre lits dans la salle polyvalente -



 mais maintenant on les voit bien



les Pyrénées nous attirent comme un aimant
alors
à Orthez


 j'ai décidé de continuer jusqu'à St Jean-Pied-de-Port.

***

Depuis quelques jours
je fais un bout de chemin avec Noëlle
qui est partie de Vézelay en mars.
Je l'aime bien.



 On se lève très tôt
j'aime partir dans la lumière douce et transparente du matin



et parfois marcher pieds nus
dans l'herbe mouillée...

demain c'est Ostabat
puis Saint-Jean-Pied-de-Port.
Merci à tous pour vos encouragements.
@bientôt

mardi 23 avril 2013

J+8 La Bastide-Chalosse - Orthez

La nuit un peu fraîche
dans la salle polyvalente de la Bastide-Chalosse
présentait surtout l'intérêt de raccourcir l'étape suivante,
jusqu'à Orthez.


Je chante toujours beaucoup
pour me redonner courage.
Depuis que nous sommes en Béarn,
c'est du couleur locale : les sept sauts, se canta, a l'entorn de ma meison...
La lente répétitivité des rondeaux de neuf soutient mon pas.

En dépit des chemins entravés d'arbre,
j'avance vaillamment et je retrouve Noëlle à l'Hôtel de la Lune,
le refuge pélerin d'Orthez,
sis dans un monument historique.





dimanche 21 avril 2013

J+6 Mont-de-Marsan - Saint-Sever

Un peu plus de 21 km.
Le corps s'habitue à la marche,
je démarre doucement,
comme d'habitude,
sur le coup de 7 heures.
Un pont à la sortie de Mont-de-Marsan


Avec un message comme j'aime...




Quelques kilomètres plus loin
un église, baignée d'une douce lumière
renvoyée par les vitraux





Beaucoup plus ancienne
celle de Saint-Christau,
avec ses cordes de sonnailles



Arrivée à St-Sever
en haut d'une côte assez raide,
je suis hélée par une tablée,
à la terrasse d'un café,
où Noëlle est déjà installée en joyeuse compagnie.
On boit un coup,
les Landais ont vite fait de sortir le pain, le pâté, le fromage..
Ils nous invitent le soir à partager un confit de canard,
et il sera mémorable.


Au gîte,
l'adorable hospitalière me rapporte deux vraies serviettes de chez elle,
vu que le paréo c'est bien pour la douche quotidienne,
mais un peu juste quand je veux me laver les cheveux.
Ce genre d'attention,
c'est un luxe que j'apprécie toujours avec gratitude.


Elle est quand même un peu fatiguée :
en fait, les 4 Z'amis néerlandais nous précèdent.
Ils sont en couple maintenant...
et traînent jusqu'à point d'heure dans les refuges,
d'où on ne peut les déloger
qu'à condition de les accompagner en voiture jusqu'à la prochaine étape...

samedi 20 avril 2013

J+5 Bougue - Mont-de-Marsan

Dix kilomètres facilement avalés,
j'arrive très tôt au refuge jacquaire.
Et j'appelle Marie.

Marie a travaillé avec moi à la classe relais
L'an dernier, ils ont déménagé,
et j'avais promis de passer la voir.

On est samedi,
il est tôt,
on passe la journée ensemble,
en famille.
Je suis heureuse de la retrouver,
de voir comme ses enfants ont grandi,
de passer un moment avec des visages amis.

Le soir,
en rentrant dormir au refuge,
je croise Noëlle pour la première fois.



L'église est sans grand intérêt.
Les Landes,
terres de marécages assainies sous Napoléon III,
sont de construction récente.
Les lieux de cultes ne sont pas chargés de cette énergie
si présente dans les églises romanes de plus de mille ans,
croisées en amont,
comme celle-ci par exemple.

(ancienne église d'Auros,
sur la route du Rivet à Bazas).

vendredi 19 avril 2013

J+4 Roquefort - Bougue

Je prends congé d'Aline,
qui file jusqu'à Mont-de-Marsan.
Je coupe l'étape en deux,
parce que j'ai une idée derrière la tête.
Il pleut, j'ai un peu froid
 Dans un village,
une dame me recommande de m'abriter sous le porche de l'église.


Et je découvre ça :




Une halte bienvenue,
tenue par des bénévoles,
un thé chaud
je sors par la deuxième porte.
Arrivée à Bougue,
l'église est fermée,
je regarde les étranges piliers de l'auvent,
qui proviennent d'un ancien retable.


Dans le gîte municipal,
le moins cher de tout le parcours (5euros...)
j'inscris mon nom sur la liste dans une pochette plastique.
Sur la pochette, quelqu'un, l'an dernier, s'est trompé et a écrit directement sur le plastique.
Je reconnais le nom de celle avec qui j'avais fait un bout de chemin,
sans trop savoir comment mettre un terme à une relation qui me pesait...

jeudi 18 avril 2013

J+3 Captieux - Roquefort

Coucou,
pas de photo aujourd'hui
j'ai promis à un type dans un café
de lui montrer mes gros seins s'il me laisse utiliser son portable,
et j'ai peur qu'avec une photo
je doive enlever le bas.
Je suis à Roquefort
dans les Landes
et tout va bien.

Merci pour vos com
ça me touche.
@bientôt

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Édit

Les Landes,
c'est beau,
c'est plat
et c'est long.




Ce matin, j'ai vaguement -et très floutement -
photographié des culs blancs
qui m'ouvraient la route.


J'ai aussi un peu triché
et fait en stop une dizaine de kilomètres 
parce que 37 bornes
pour moi, c'est vraiment trop.
Arrivée au refuge, je retrouve Aline, 
ainsi qu'Hilda et Lia,
deux néerlandaises rencontrées à l'abbaye du Rivet, et revues à Bazas.
C'est bizarre,
elles partent bien après moi le matin, et arrivent bien avant,
sans jamais me dépasser.
Aujourd'hui, elles sont même arrivées à temps pour manger une première fois au restaurant à midi.
C'est pas ben facile la vie de pèlerine des fois, ça revient cher...

En vrai, ce sont mes premières hollandaises qui ne marchent pas.
Elles trouvent systématiquement à se faire emmener en voiture.
Ce sont aussi les premières "pèlerines" avec make-up, bombe de déo, nuisette et déshabillés de satin noir.
En levant le pouce au bord de la nationale,
j'ai aussi croisé Henk et Wil, néerlandais pareil.
Wil est un suiveur.
Henk un décideur, habitué à tout régenter.
Le soir, il tartine de beurre ses coûteuses Meindl de cuir..


- "Ah, ce n'est pas la crise pour tout le monde !
- Oh, là, là si... "infirme-t-il en geignant.
Henk est propriétaire d'un abattoir de 50 salariés,
mais il vient d'en licencier 10,
et très marqué par ce revers,
a décidé de marcher 4 mois pour aller à Compostelle.
Je réfrène très fort l'envie qui me tenaille,
de lui demander s'il sous-traite pour Findus...

Pour lui, c'est clair, ce qui compte, c'est le but,
pas le chemin,
et il est prêt à tout pour parvenir à ses fins.
Il est pété de thunes, ça aide,
et trimballe tout un collier de bondieuseries diverses, 
sensées aider aussi.
Wil se contente d'une ficelle et d'une palourde...
En tout cas, ça accroche tout de suite avec Lia et Hilda,
pour leur deuxième restau de la journée.
Repues, elles évoquent vaguement leur mari.
Avec Aline, on s'en tiendra à tenir la chandelle.

Au restau,
un jeune qui regarde Anicha White,
- alias dediboobz - sur son portable,
me permet de me connecter,
tandis que nos 4 Z'amis néerlandais se lamentent sur l'absence de wi-fi.
Coline 1 - Henk 0 


La nuit sera mémorable :
D'abord, Henk, dont la priorité est manifestement lui -même, 
nous gratifie d'un tour de sèche-linge sur le coup de onze heures, 
dans la joyeuse lumière crue des néons.
On lui fait savoir que c'est pas club.
Puis,
comme Wil ronfle et cauchemarde bruyamment,
à chaque chorus batave,
Henri le Beurre double claque bruyamment dans ses mains,
affolant toute la chambrée.
Aline, qui a pourtant des boules Quiès, se redresse en sursaut.
Sûrement stressée par ces ondes négatives,
une autre camarade de chambrée se met à gémir dans son sommeil,
un lugubre hululement de fantôme,
que son mari tente vainement d'apaiser depuis le lit du haut,
sauf qu'il n'a pas le bras assez long pour l'atteindre.
Je susurre un "chuuut" bienveillant, 
mais je m'étouffe un peu, parce que je suis morte de rire.

Et de fatigue.

Pas rancunières,
avec Aline,
on se lève à 6h00 à la lueur de la lampe à led,
et on s'éclipse discrètement.

mercredi 17 avril 2013

J+2 Bazas - Captieux

En réalité Bazas-Ferbos,
soit un petit refuge privé 4 km avant Captieux,
où le refuge municipal n'est pas encore ouvert.

Si j'avais des chaussettes,
j'aurais le moral dedans.
Mais les chaussettes, je ne les mets pas :
33° à l'ombre...
J'ai mal au pied droit, posé directement sur ma sandale, parce que ma semelle ne tient pas,
une belle ampoule s'étale dessous...

J'ai marché absolument seule,
sans voir personne,
sauf une randonneuse locale avec laquelle j'ai fait un brin de causette pendant quelques minutes.
Marcher seule,
ça me convient.
Sauf que j'ai l'instinct grégaire moi,
et le soir,
je suis absolument seule dans cette dépendance de ferme,
que j'étrenne certainement pour cette saison,
vu la couche de poussière sur la nappe de la table.

Aline,
rencontrée à Bazas,
et marcheuse aguerrie,
a poussé 10 km plus loin,
Je savais que je n'en serai pas capable aujourd'hui.

Je suis donc là,
raisonnable,
et seule.

J'ai droit à 5 minutes de chaleur humaine,
quand le gamin de la famille
vient encaisser le prix de la nuitée,
m'apporter le petit déj du lendemain
et tamponner le crédential.

Après je trouve un vieux livre de Régine Desforges,
avec vaguement du sexe dedans,
les parties hot étaient certainement sur les pages arrachées...

De toute façon,
je m'endors rapidement,
avec la vague idée de rentrer chez moi.
C'est le troisième jour,
le plus difficile.

mardi 16 avril 2013

J+1 Abbaye du Rivet - Bazas

 Bazas
Gîte municipal moyen
avec aucune réserve
mais il faut dire que le pélerin étant parfois indélicat
les communes sont de moins en moins généreuses...
Il faut donc se ravitailler,
et largement (c'est-à-dire qu'il faudra porter...)
car sur la prochaine étape
l'accueil de Captieux n'est pas ouvert.
Il faudra s'arrêter soit avant
soit après
chez des particuliers qui ne font pas le dîner
(on les comprend, rapport aux mêmes pélerins que ci-dessus,
qui se goinfrent à table, et vident allègrement une bouteille de vin,
en laissant un "donativo" de 5 euros pour la nuit, le repas et le petit-déj...)

En attendant,
Bazas,
c'est très joli,
magnifique cathédrale !


Je recommande le café d'Oc,
dans la rue en face de l'office du tourisme,
cafés et thés délicieux,
crêpes
confiseries
et
cherry on the cake
la connexion internet et l'ordinateur prêté gratuitement...
(pélerin indélicat, toi,
tu passes ton chemin...)


Jour J La Réole - Abbaye du Rivet

Arrivée 8h00 
gare de la Réole
sur la droite
le pont du Rouergue
- construit par Gustave Eiffel paraît-il -
s'élance sur la Garonne et m'invite à traverser.


Le ciel est clément


 Je marche lentement
je pense à mon père
puis je pense à mon pas



Arrivée à Savignac
l'église est fermée
le seul commerce d'alimentation aussi
à l'auberge, la serveuse pas très aimable, me dit que
non
pas de sandwich
elle a coupé tout son pain

heureusement l'école est ouverte
et je peux me ravitailler en eau



A Brannens
je croise les employées municipales
des filles donc
j'en profite pour bénir ceux qui
comme elles
entretiennent les bas-côtés
que
sur ce chemin trop asphalté
les pieds accueillent avec délice, en amont et en aval du village.

Je maudis en revanche
les balisages de plus en plus fantaisistes
qui te détournent de 5 bornes
pour te faire passer à proximité d'un gîte récent (Bassagne)
ou sur un chemin bucolique certes,
mais qui n'a pas vu la queue d'un cantonnier depuis  pffff.
Moyennant quoi,
il faut naviguer à vue entre les orties
avec de l'herbe mouillée jusqu'aux genoux ( Savignac, encore...)
Arrivée à l'abbaye du Rivet
tenue par des soeurs sisterciennes.



Soeur Lucienne,
l'hôtelière
m'installe dans une chambre luxe,
avec douche privée...
puis elle me prépare un thé
ajoute des fruits et des oeufs au lait
ça compense avec le déjeuner sauté...