dimanche 25 mai 2014

No shame, no gain ou l'abstentation du pire...

Faut-il avoir honte ou peur ?
Personnellement, je comprends mes concitoyens excédés devant la surdité indécente de nos hommes politiques.
Ne croyez pas que je me prenne pour Zola,
mais ce soir, j'ai envie d'écrire ça  (que j'ai tout pompé à Emile...)



"J'accuse le parti socialiste d'avoir été l'ouvrier diabolique la montée de l'extrême-droite, en inconscient, je voudrais le croire (mais j'y arrive pas), et de continuer son œuvre néfaste, depuis les années Miterrand, par les machinations les plus saugrenues et les plus coupables. Ce soir, la politique du chiffon rouge a enfin porté ses fruits. J'accuse et j'applaudis....

J'accuse le président de la République François Hollande, de s'être rendu complice, tout au moins par faiblesse d'esprit, d'une des plus grandes iniquités du siècle. De s'être vendu à son tour aux marchés financiers, de préserver l'élite avant tout, de ne pas s'attaquer aux vraies questions, de promouvoir des réformes qui ne font que rendre plus malheureux encore une partie de nos concitoyens. D'avoir servi sa gloire personnelle sans s'occuper des conséquences pour la nation, et de penser avec sa bite.

J'accuse le ministre de l'Intérieur d'avoir eu entre les mains les preuves certaines de la victoire du FN,  et d'avoir fait pire que de les étouffer, de l'avoir anticipée dans un but politique et pour sauver le gouvernement compromis.  De n'avoir pas hésité à envoyer les professions de foi au dernier moment (reçues pour certains vendredi...) D'avoir réduit la campagne institutionnelle à sa plus simple expression, le minimum légal en fait, pour pourvoir minimiser les résultats et la grosse calotte au PS, en arguant de l'abstention qui biaise les résultats.

J'accuse le gouvernement tout entier, mais le précédent aussi, de s'être rendus complices du même crime, sans doute par cet esprit de corps qui fait de la protection des élites une arche sainte, inattaquable. Quand on a usé ses fonds de culottes sur les mêmes bancs de nos si démocratie friendlty grandes écoles, on se comprend, et on est prêt à tout, voire à n'importe quoi, pour sauver sa peau de politicard.

J'accuse le Front national de mener des campagnes scélérates, j'entends par là des campagnes de la plus monstrueuse partialité, dont nous avons, dans les discours et les professions de foi, un impérissable monument de naïve audace. Franchement, qui peut croire que les "héritiers" des Ciments Lafarge soient réellement préoccupés de l'intérêt du petit peuple ? Et qu'il soit souhaitable de saborder l'Union européenne ?
J'accuse les soi-disant experts en économie de tout bord (sauf Frédéric Lordon et Thomas Piketty of course) de faire des rapports mensongers et frauduleux sur les causes et les sorties possibles de la crise, à moins qu'un examen médical ne les déclare atteints d'une maladie de la vue et du jugement. De justifier la fameuse politique d'austérité, qui nous est imposée par les seuls marchés financiers en fait, sans jamais parler de l'origine réelle de la dette publique, ce monstre  qui se nourrit de lui-même et qui continuerait de générer 50 mds d'euros de déficit annuel même si on supprimait demain tous les fonctionnaires.

J'accuse les médias, en ne faisant pas leur travail correctement, en se faisant la voix de l'administration et de ses dossiers de presse, de soutenir de fait, une campagne abominable, pour égarer l'opinion et couvrir leur mots vides et creux.

Mais je n'accuse pas mes concitoyens.
Et même, je me félicite de leur choix.
C'est malheureux à dire, mais je me demande si la claque est assez forte...
Peut-être qu'il y a des gens qui vont enfin se lever pour dire non, au lieu de tout accepter.
Mais peut-être aussi que ce sera pire, et que ce gouvernement en profitera pour justifier les pires de ses décisions.
Moi, maintenant, je veux aller au bal toutes les semaines, et profiter de la vie.
Tant que c'est encore possible.



8 commentaires:

DoMi a dit…

Peut-être faut-il que l'on touche le fond, pour pouvoir remonter…

Madame Nicole a dit…

Oui, c'est ce que je me dis.
Mais je ne crois pas qu'on y soit encore au fond. J'ai dans l'idée que le pire nous guette.

Barbara a dit…

oui

s'ils pouvaient enfin se lever

dany a dit…

voilà ! on a pris notre claque pcq qui va trinquer ? le citoyen , bien sûr , certainement pas le politique qui est d'une incompétence déconcertante : pauvre France !!!!!!!
J'ai bien compris le " tant que c'est possible !!! "

Mamina a dit…

J'accuse avec toi...
mais la leçon sera-t-elle entendue ?
bises

Madame Nicole a dit…

@Mamina : j'en doute. Le FN a toujours été instrumentalisé par le PS. J'ai dans l'idée qu'ils vont se servir de cette victoire pour faire des choses pas jolies jolies. Mais à force de jouer avec le feu...

Bénédicte a dit…

non, on ne peut pas dire ça!!! je ne félicite personne, ni les politiques , ni les concitoyens! on est TOUS responsables - trop facile de tirer à boulet rouge sur les politiques qui ont malheureusement de moins en moins le pouvoir, puisque c'est l'argent qui gouverne! engageons-nous et après on jugera!!

Madame Nicole a dit…

@Bénédicte : je suis d'accord bien sûr, et je mets en pratique de plus en plus cette idée que, plus que les décisions politiques de gens qui ne savent rien de notre vie quotidienne, ce sont nos petits gestes de tous les jours qui s'additionnent et peuvent changer les choses.
C'est personnellement ce qui me sauve de l'angoisse et du découragement : continuer, chaque jour, à faire du mieux que je peux pour polluer moins, instruire mieux, aider qui je peux...
Mais je ne veux ni condamner mes concitoyens -même si je trouve désolant leur comportement- ni dédouaner en rien les politiques : ce sont eux qui nous ont inféodés aux marchés financiers et qui continuent de le faire, ce sont eux qui s'engagent à nous gouverner avec des promesses qu'ils ne tiennent pas, et ce sont eux qui s'arrangent entre gens du même monde, en n'hésitant pas à instrumentaliser le pire...
Maintenant, bien sûr, il y a les gens comme toi et moi qui sont capables de tirer d'autres conclusions, et, contre vents et marées, de se tenir droits et d'avoir conscience de leur propre responsabilité, et il y a les autres...