dimanche 27 septembre 2015

Fall bullet

Bullet d'automne
bien que les changements soient imperceptibles,
quelques feuilles tombent,
et on mangent des citrouilles cultivées dans le grand Texas.
C'est le projet d 'arbre géant que je vais proposer aux enfants en AP.



Et l'ouverture annoncée des pages d'octobre dans un nouvel opus,
avec quelques jours de vacances (pendant le festival de Lafayette, trop cool).
Les souris chaudes, ce sont les chauves-souris en cadjin.


Aimez bien Marie

Les Américains sont très branchés religion.
Tu danses avec un mec,
dix minutes après il te précise qu'il est catholique
et divorcé trois fois, cherchez l'erreur.

Dieu est partout,
bon ok, pour un croyant c'est pas nouveau.
Mais pour une française laïque,
on va dire que God bless America c'est plutôt exotique.
dans le serment d'allégeance du matin,
sur les pièces de monnaie,
dans les discours présidentiels...
Voire même féodal : ça justifie un peu tout et n'importe quoi.
L'esclavage, le massacre et la spoliation des natifs, on oublie tout devant le drapeau
d'une nation indivisible protégée par Dieu.

Mais bon, c'est pas chez moi,
donc..

Des églises il y en a de toutes sortes,
de toute obédience,
mais la Louisiane est largement catholique,
surtout en pays cadjin.

Avec un culte tout particulier voué à Marie.
Chaque habitation est protégée par une ou plusieurs statues.
Largement majoritaires sur le drapeau américain.





Faut-il tenter l'importation de Ste Rita ?
Je m'interroge.


I wanna ride my bicycle...

Donc j'avais très envie d'un vélo,
mais j'ai réfléchi un peu avant de me lancer,
et je suis allée au Walmart de Morgan city,
ayou qu'y a jamais d'barguineur,
mais j'ai trouvé quelqu'un qui m'a descendu des modèles et m'a gentiment planté là.
Donc, j'ai choisi mon modèle,
transféré les sacoches d'un autre plus cher sur le mien,
et emprunté une pompe dans le rayon pour regonfler les pneus.

Ce matin, j'ai pédalé de bonne heure jusqu'à la bibliothèque,
et je me suis sentie libre et heureuse.

Un peu comme le jour où j'ai décidé de démurer la grotte en changeant les rideaux
et en achetant une guirlande lumineuse.


Je suis revenue  back par le bayou,



et pour ça, j'ai dû couper par le petit chemin du stade,
un truc que bien évidemment tu peux pas faire quand tu navigues avec ton char.

C'est là que j'ai découvert le monument aux morts,
qu'est pas bien gentil à voir,
mais émouvant quand même,
avec ces noms français de soldats américains,
engagés en 17 et en 41,
qui ont mouri chez nous autres,
pour nous autres.


Pas de place du village aux Etats-Unis,
donc près du stade,
c'est un bon emplacement pour être vu de tous.


Les noms sont sur la stèle,
tout ce monde là que vous voyez sur le mur derrière,
ce sont ceux des contributeurs.
Typiquement américain :
on n'attend pas les fonds publics pour entreprendre quelque chose,
on les collecte de toutes les manières possible.

Du coup,
demain,
mon vélo et moi, on va à l'école pour la bonne cause,
c'est Sunday Fun day,
admire le double de mots,
Funday, comme fundraising...

Ma collègue dit que c'est la kermesse puissance 1000,
je vous raconte après.

Right place, right time







Hier encore,
sur la route de Bâton Rouge,

pour une journée de formation
je me disais que le bayou c'est beau,
mais c'est loin de tout ce pourquoi je suis venue ici.

Hier, donc,
je me suis renseignée sur l'éventualité d'un transfert pour la deuxième année.
Et j'ai compris qu'il y a moyen de moyenner.

Hier à la conférence, j'ai appris que la langue, c'est comme la terre en Louisiane.
Elle s'érode.
La terre wetland, c'est 40 km2 de moins par an.
Merci l'industrie pétrolière et gazière qui les fait vivre et les enterre...
La langue pareil.








Mais hier j'ai aussi fait une toute petite chose qui,
je le sais, va changer tout de suite ma vie ici.
Je me suis achetée un vélo.
LE vélo californien dont je rêvais,
quand même le modèle avec les freins au guidon.
Ici on trouve généralement celui que les frenchies pensent être sans frein,
mais qu'en vrai, il est au pédalier.
Tu pédales en arrière, tu freines.
Une roue libre d'inattention, et hop...rapatriement
Pas pour moi.



J'irai désormais à l'école à bicyclette.

Hier, en revenant avec mon deux roues dans le coffre de la chevrolet,
j'ai passé en revue toutes les autres petites choses que je peux changer
pour profiter à fond du bayou,
que je doive y rester ou pas.

Et j'ai fait une liste :
- acheter un enregistreur vocal qui sera financé par le consortium adossé au Codofil,
le confier aux enfants qui le souhaitent,
pour collecter auprès des grands parents francophones -c'est le bayou, il y en a beaucoup-
de vieilles chansons de leur enfance,
des comptines, des jeux de doigts...
- imprimer des photos d'animaux locaux, et pareils, demander aux enfants de collecter les noms louisiannais.
- rencontrer des indiens Houmas, la communauté qui parlent encore le plus français ici.
- aller voir une personne dont j'ai le contact, dans le village à côté, pour voir si elle pourrait me donner des cours de cadjin.
- venir à bout du petit fond de la bibliothèque locale (à portée de vélo, hé hé),
avec ses recueils de chansons, d'histoires...
- faire du tourisme local pour explorer les alentours déjà
- contacter le Bayou journal pour proposer de courts articles en français (les cadjins ou les créoles parlent français mais sont rarement lecteurs/scripteurs, puisqu'ils n'ont pas appris)

Bref, 
oublier tout ce que je n'ai pas parce que je ne suis pas en ville,
et profiter à fond de ce que j'ai et que je n'aurai plus si je suis transférée.
Et ça me rend très joyeuse.



Comme  le jardin par exemple (avec son mignon petit lapin qui a boulotté tous les choux,
mais qu'aime pas les tomates et le basilic.
Les petits pois ont survécu.

lundi 21 septembre 2015

La grossitude ça n'existe pas # 5

Shopping géant hier,

au Tanger Malle à Gonzales.

6h00 de rang (bon en incluant les courses alimentaires).

En France, c'était internet,
ou l'ennui mortel des boutiques avec le Kid et pour le Kid,
lequel finit toujours lui aussi sur le net et renvoie dix fois les colis...

Enfin tout ça est loin derrière moi,
mais arrivé là, j'ai dû procéder par ordre.
Des chaussures d'hiver pour rentrer à Noël, vu que je suis arrivée en sandales...

Et refaire ma garde robe,
parce qu'ici,
entre chaleur, rythme de travail,
et nourriture pas bonne,
exactement comme me l'avait prédit Angélique,
j'ai perdu une bonne taille de vêtements...
J'ai donc acheté mes deux premières petites robes américaines,
haut ajusté et jupe évasée,
j'adore...
 (Ma carte bancaire un peu moins,
encore un peu et elle fondait...)



 un legging pour les frimas
(pas trop motivée, il fait toujours 30 degrés...)
un jean parce qu'on y a droit le vendredi
mes robes de pin up.




et là juste la robe en jersey rayé
parce que c'est doux et seyant.

Fidèle à mon principe de non entassage,
pour chaque fringue entrée,
j'ai ai mis une au rebut.


Challenge

Pas facile de trouver des cartes postales.
J'ai dégotté ça.
Reste plus qu'à les écrire...



Cheek to cheek...

Je sais pas comment c'est ailleurs aux States,
mais comme je suis souvent une des plus jeunes dans les fais-dodo
(vi, comme en Creuse, mais ça sera différent dans les festivals...)
j'ai remarqué une chose très douce et très tendre :
les vieux cadjins, qui dansent beaucoup,
le font joue contre joue,



avec le naturel et la complicité qui témoignent d'une longue pratique du plancher à deux.
Le tendre abandon des corps,
à un âge quand même avancé,
je l'avais déjà vu dans des bals trad en France,
et j'en suis toujours touchée.

Mais là, c'est à une autre échelle.
C'est encourageant je trouve.

Je vous ai dit qu'on s'est rencontré en dansant ?

NOLA

Week-end dernier,
première visite à la Nouvelle-Orléans,
herbergée par ma collègue corrézienne et son mari.
Je les aime beaucoup,
ils ne se plaignent jamais, ils avancent et ils profitent.

Beau, musical,
joyeux et bien touristique aussi.

 cable car

 le bon goût, par tous les Saints...
 ça te rappelle rien ?

 La musique partout

 Encore du bon goût, mais spécial automne...

 L'entrée du quartier de Treme (on doit y retourner).



Par Audubon au petit matin.

Sac de noeuds

Incontournables, 
saisonniers,
militants,
supporters ou religieux
absolultely & definitely US.




Fresh niouzes

J'aurais des centaines de post à écrire.
Mais le temps me manque.
Je suis "observée" (aka inspectée) mardi,
et déjà la principale a validé mon lesson plan (on a un meeting avant et un autre après).
Au moins ce sera fait.
Je passe pas mal de mon temps à traduire le curriculum (programme) de sciences des 3ème et 4ème grades, et l'autre à courir après le matériel,
et je ne comprends pas pourquoi chaque année il faut refaire tout ça alors que ça a été fait avant.
Importation française du principe selon lequel si les autres en ont chié en arrivant tu dois souffrir aussi ?
En tout cas le jour où je pars je laisse tout, c'est vraiment du gaspillage d'énergie.
Anyway, au moins je m'approprie l'affaire et j'améliore mon anglais
et puis j'éprouve de plus en plus de plaisir à enseigner cette matière avec de nouvelles idées,
qui me mettent le cerveau en joie.


L'évaporation, la condensation, il suffit de regarder autour de soi...




Surtout j'ai toujours quelqu'un pour me conseiller ou m'aider,
à commencer par ma coloc,
qui fait enfin du bruit,
et que je trouve de plus en plus intéressante comme enseignante en plus.



Le samedi je fais du tourisme de proximité, le dimanche je bosse donc, fatalitas il y a des choses qui ne changent pas.
Le mercredi soir je fais une 1h30 de route aller et pareil retour,
pour chanter dans une chorale de français.
L'animateur est un collègue vraiment sympa qui a été là pour moi quand j'avais besoin, avec sa femme,
et j'ai plaisir à chanter avec d'autres.
Après je vais au Blue Moon à la jam cajun, ce qui n'est pas raisonnable mais me permet d'apprendre à danser.
A l'euphorie avaient succédé les tensions,
maintenant c'est le rythme de la nouveauté assumée,
je me sens drôlement vivante,
et chanceuse aussi.

Aux vacances de Thanksgiving, je visais la Floride,
puis Boston avec un collègue qui a renoncé.
Finalement,
idée lumineuse,
ce sera New-York avec le Kid à qui j'ai la joie de pouvoir offrir un billet d'avion,
grâce aux choix modérés que j'ai opérés jusqu'ici.
Il fera la fac buissonnière, et c'est très bien comme ça.
Ce serait quand même ballot d'avoir sa mère aux Etats-Unis et de pas en profiter.

Mais surtout, ce que je voulais vous dire,
à tous ceux qui me laissent des commentaires,
qui m'envoient des courriels,
qui pensent à moi et me le font savoir,
me donnent des petites nouvelles (pour moi elles sont grandes)
c'est que je réalise depuis que je suis partie,
le nombre de gens qui comptent pour moi et réciproquement.
Et ça c'est bon !

lundi 7 septembre 2015

La Floride ? Pourquoi faire ?



C'est donc le week-end du Labor day, ce lundi est chômé,
mais pas pour moi car je vais revenir à l'école avancer mes prép.
Le but étant de me dégager le maximum de prochains week-ends ;


Tout le monde est parti en Floride, au Mississipi, en Alabama, au Texas,
moi j'ai décidé de commencer par la Louisiane,
et je me suis donc retrouvée seule.
J'appréhendais un peu un week-end de la lose,
mais finalement j'ai déjà bien appréciée d'être seule dans la maison, avec la radio et la musique.

Quand elle va rentrer, je vais demander à ma coloc de faire du bruit...
Elle est tellement discrète que je n'entends ni sa musique ni ses DVD,
ça m'angoisse.

A part ça, j'ai visité Laura plantation,
avec un guide qui parle de façon sensible de l'esclavage
autour des cases ;
Il semble que ce ne soit pas très fréquent ici,
mais je vous dirai ça quand j'aurai visité les autres.






Le temps où les hommes avaient un prix, un propriétaire,
et où on les traitait parfois un peu mieux pour protéger l'investissement...

 

 Puis j'ai un peu erré dans Bâton Rouge.
Mais là en revanche c'était la lose : les bons restau fermés,
ne restaient que le Mississipi
(chaque fois que je le franchis, j'ai le coeur qui cogne).





et les centres commerciaux.
J'ai donc fait mes courses, c'est toujours ça de pris.

Le soir en rentrant, au détour de cet incroyable ciel lousianais,


 j'ai eu un coup au cœur,


en découvrant cette vraie église (ici elles sont bizarres les églises)
qui m'a pour quelques secondes,
transportée sur le chemin...




 Ce matin donc, jardin,
et là, je vais vous laisser pour aller au festival de la crevette et du pétrole
(hum, ça fait envie non?)
de Morgan City.

Et il m'écrit toujours.... sachez-le.

dimanche 6 septembre 2015

Ride boat











Kank, un vieux pêcheur, m'a emmenée faire du bateau un soir et jusque dans la nuit, pour que je vois les cocodries.
C'était merveilleux.
Les photos des alligators ne sont pas top, j'en ai vus une bonne trentaine,
on les repère à leurs yeux qui brillent dans le noir.



Ils sont très, très près des habitations, sous la terrasse de bayou  en fait...
t'as pas intérêt de mettre les pieds dans l'eau.,
même si ce lac fait vraiment envie.
Nager me manque beaucoup.