dimanche 26 juin 2016

Des nouvelles de mon cœur d'artichaut

Parce que je sens que vous en mourrez d'envie
pis que je vois bien que vous n'arrivez pas à suivre.

Alors on va adopter un autre angle de vue.
Le point commun entre ces hommes qui se succèdent au portail de mon cœur,
c'est la reconstruction.
La leur, la mienne.
Je commence à mieux comprendre cette succession d'attractions qu'ont point d'allure.
De chacun d'eux, j'apprends ce que je suis,
j'expérimente une forme de liberté,
dans ce corps réincarné pas encore totalement apprivoisé.
Et probablement qu'ils doivent y trouver leur compte aussi,
puisqu'ils restent dans le jeu.

En parlant et en marchant avec Hilly l'autre jour,
j'ai bien compris vers qui mon âme se tourne de toutes ses forces.

Moi ce que j'aime c'est ça 
les jardins et leurs surprises
l'odeur de l'herbe fauchée



l'envol des abeilles


le temps de cuire et de partager



N'être jamais loin de l'eau



et marcher avec quelqu'un qui a envie d'y plonger aussi




même si la baignade est interdite



Être toute la journée dehors,
et mettre ma main dans la sienne pour traverser à gué, ou affronter la vie farouche,
 faire de la musique,
danser cheek to cheek
M'endormir en sentant nos cœurs battre.
Pouvoir parler de tout, sans tabou,
avec cette liberté pourtant de cultiver le jardin secret de mes pensées,
avoir assez confiance pour ne pas être obligés de s'écrire ou se parler tous les jours.

Et puis faire attention.
aux autres,
à la communauté,
à moi.
Le reste bien sûr, c'est agréable.
Les voyages, les restaus, les sorties, le ciné...
Oui.
Mais ce n'est pas ce qui me fait le plus profondément vibrer.
L'été ne fait que commencer.
Quand il touchera à sa fin, je saurai.

La part du colibri





Dans l'immeuble HLM où vivent les Boys,
il y a un tour de rôle pour entretenir sa portion de cage d'escalier.
Dans la cage d'escalier de leur appartement, personne ne nettoie jamais.
C'est d'une saleté sans nom, le jus de poubelles mal fermées agrégeant comme il peut les troupeaux de moutons et les bouts de papier.
Pire, un des voisins, gros pourvoyeurs de mauvaises ondes et assez dégueu, incite les autres à suivre son déplorable exemple.
Pour parler clair, il leur fait peur.

Ce que vous voyez là, c'est notre portion après balayage, puis nettoyage au savon noir.
Les Boys m'ont dit : "ça ne sert à rien, personne d'autre le fait".
J'ai dit : "ça m'est égal, moi j'aime arriver sur le palier propre,
et y sortir le matin pour aller chercher une baguette fraîche.
Pis on ne sait jamais, peut-être que quelqu'un d'autre aura également envie d'un peu de propre. Mais il ne faut rien attendre. Juste faire sa part de colibri..."
Personnellement, je suis convaincue que ce sont nos choix et nos actes individuels qui changent le monde,
et qu'il ne faut rien attendre généralement des pouvoirs publics, totalement inféodés désormais aux marchés financiers.
C'est aussi le seul moyen de ne pas se laisser étouffer par la morosité ambiante,
ce sentiment désespérant que tout va mal : vivre en accord avec ses principes, sociaux et environnementaux, en fréquentant des gens qu'on apprécie et dont on partage les valeurs.

Hier, avant d'aller au bal, je suis allée dîner avec Géraldine, qui m'a parlé du projet d'Oasis qu'elle est en train d'élaborer avec des amis. Un lieu collectif, où l'on puisse vivre -dans un groupe intergénérationnel, mais chacun chez soi- en accord avec ses principes, échanger des la culture, du maraîchage, du service, produire sa nourriture, mais sans vivre en autarcie, au contraire : ce qui est recherché, c'est avant tout le lien social.
C'est faire sa part de colibri.
Géraldine est en train de faire construire une tiny house, une micro maison.
Je vais tâcher voir de lui présenter Mike quand il sera là.
Mon best dance partner ever sait très faire ces trucs là, et je sens que c'est important comme rencontre, pour lui, pour eux.
Et moi, ça fait un moment que je réfléchis à ma vieillesse dans une oasis maison de retraite autogérée, comme celle des Babayagas.
Je vous invite vivement à suivre les liens pour en savoir plus.

Après ça, on est allées danser.
C'était la première fois depuis longtemps que je dansais français.
Mes jambes étaient bien contentes, 
et moi aussi.
Pas de chaises pliantes ici, et beaucoup de danses collectives...
une ambiance très différente de ma douce Louisiane,
mais j'aime les deux.
.









dimanche 19 juin 2016

French bayou

Alors voilà,
je suis rentrée, via Paris, ses longues queues, ses retards, ses mouvements sociaux...
Ben je vais vous dire quoi, j'ai pas envie de me plaindre.
Finalement on a été chanceux, en dépit d'un retard de 3 heures,


on est arrivés just in time à l'ambassade US pour le visa du Kid,
qui a été réglé en quelques minutes,
pendant que j'attendais avec les valises dans le jardin public en face.


Il est ensuite rentré en train, il n'avait pas envie de rester.










Ma valise et moi on a beaucoup marché, parce que je vais toujours chez le même Cen Change,
gare de l'est, pour transformer mon petit pécule de dollars en euros.























Les escaliers qui mènent à la gare du Nord me rappellent mon père,
c'est de lui que je tiens ce passage qui, à époque, me paraissait être réservé aux initiés.







J'avais très froid,
en prenant un thé pour espérer la fin de l'averse,
j'ai découvert que les supporters polonais aussi aiment bien également les robes à bretelles.



En allant vers l'est, j'ai retrouvé DoMi -chez qui j'ai posé mes valises -







pour un dîner girls talking en compagnie de Leyley.

Une soirée de bougresses, prolongée par une longue marche de nuit à travers Paris.







C'est toujours une grande émotion et un immense plaisir de vous connaître en vrai,
et ce raccourci étonnant des échos entre les âmes,
qui se livrent en confiance,
après s'être reconnues sur ce blog.
Les cercles de l'amitié qui s'élargissent.
J'aime tellement bien rire avec vous.
Et comme toujours des personnalités à peine dévoilées ici, qui gagnent franchement à être connues.




























Le lendemain DoMi m'a accompagnée au tram. Je vous ai dit qu'elle a un master d'autobus ?
Une facilitatrice extraordinaire.

Là j'ai retrouvé mon louisiannais préféré, avec qui je suis redescendue dans le french bayou...
On a reparlé de mon cœur d'artichaut. Et il m'a dit qu'avec le début de vie que j'avais eu,
peut-être que je mérite bien de profiter un peu.












Peut-être.
Sans doute.
Avec plaisir.

mercredi 15 juin 2016

On the way to gone back




On est fly away sur le retour.
Je vous écris de l'escale d'Atlanta pour vous dire qu'on est bien rentrés de Chicago .
Une lessive, revalise
soirée au revoir avec Stéphanie et Romain, 
qui, pour décider mon coeur,
m'ont appris à faire une matrice de criticité, 
qu'il faudra que je vous explique
 (mais ai-je vraiment envie de choisir entre les Texas, la Louisiane et le Tennessee ?)
douce nuit chez Martine, 
et boîte à sardines Delta Airlines jusqu'à Atlanta...

Rendez - vous sur l'autre bord pour mes aventures françaises.
L'été me portera conseil..

Édit : une heure 30 de retard, on change d'avion , de porte... on patiente quoi..

dimanche 12 juin 2016

Road trip #4 Hey Niagara

J'ai conduit longtemps.
Je n'en pouvais plus.
Mais toutes ces forêts, ces lacs, ces rivières qu'est -ce que c'est beau.
La route traçait au milieu de rien, de petites communautés de 2000 habitants, first nations souvent, il faut sortir pour trouver de l'essence,
pas de supermarché..
Plus on va vers le sud, vers Toronto (qu'on a décidé d'éviter) plus ça s'urbanise.

Finalement on est arrivé à Niagara Falls.
Oui c'est une merveille de la nature.
Il faut être vraiment focalisé sur ça, parce que l'environnement...Oh my God !
Tout est béton, tout est attraction (un marineland ? !?!....)
On a dormi dans un hôtel avec vue, une last minute affaire  (qui fait une moyenne avec l'affreuse chambre de ce soir...)
et ce matin on s'est offert le tour en bateau au pied des chutes (très chouette) et un soi disant passage derrière les chutes (qu'on peut zapper...).
En repartant aux Etats-Unis, on voulait s'offrir la vue de l'autre côté, mais c'était vraiment bourré massacre et on a renoncé.
On rentre doucement sur Chicago et demain on a prévu plage du lac Érié.




vendredi 10 juin 2016

Road trip #3 In rest

Ce matin j'ai admiré le lever du soleil depuis ma chambre.
Un endroit comme ça c'est vraiment magique.



Ensuite on est parti sur un kayak biplace le long de la côte,
mais c'était la première fois pour le Kid et déjà très venté.
On est rentré au bout d'une heure.
Mais qu'est ce que j'aime l'eau.
Et qu'est ce que j'aime être dehors...
Sentir mes jambes arpenter le monde.


On a décidé d'aller dans un petit parc le long d'une rivière.
En route on a pris un pépé en stop, pas de dents et qui sentait beaucoup l'alcool (et un peu le vomi aussi). Il n'arrêtait pas de me parler, je comprenais rien, et je me suis dit mais vraiment je suis trop misérable en anglais.
J'ai fini par lui dire : I don't understand.
Il a eu l'air fort surpris et là brusquement j'ai compris la dernière phrase : "you are not native ?"
C'est vrai que tout le monde me dit que je suis typée...

Le parc était vraiment agréable, même si l'eau est encore trop froide pour se baigner.









Finalement
ça pourrait être n'importe quel chemin ,
de n'importe quelle forêt ,
le long de n'importe quelle rivière,
au ras de n'importe quelle chute d'eau ,
du Limousin ou d'ailleurs.





Mais il y a les bouleaux et les érables,
et des fleurs d'au dessus le 45ème parallèle.
On saisit qu'on marche sur le sol canadien, sur le bord du grand Ontario.
Pis on y croit à peine,
qu'on reste asteure sur l'autre bord du grand océan.
Un vieux rêve qui devient réalité sous tes pieds.

Rapport au kayak, à l'eau glacée, aux ours et aux pépés stoppeurs, le Kid m'a demandé (ai-je senti une pointe d'admiration incrédule dans la question ?) :
"Mais t'as vraiment peur de rien toi.."
Quand j'y songe, depuis que je suis en Louisiane, j'ai peur de moins en moins de choses.
À part de l'avenir peut - être.
Et encore...