mardi 5 novembre 2013

La maison morte

C'était quelque part entre Virgen del Camino et Hospital de Orbigo.
De loin, elle avait l'air d'une petite maison aux fenêtre fermées.
Mais tout près, j'ai vu que toutes les ouvertures avaient été murées, et d'abord, ça m'a un peu serré la poitrine.

 
J'ai fait le tour.
Ici il y avait eu de la vie. Des battements de cœur d'enfant s'étaient accélérés sur la balançoire.
La porte scellée était sûrement toujours ouverte autrefois, parce qu'elle donnait sur le jardin, à peine voilée d'un rideau de plastique multicolore.
Au printemps, il y avait une explosion de roses.

Il ne fallait traverser que quelques mètres de pelouse pour sauter dans la piscine en éclaboussant les cousins, avant de revenir se jeter, affamés, sur le goûter servi par la grand-mère à l'ombre de la petite terrasse.

Je me suis demandée pourquoi on avait gardé cette maison, en la cachetant si soigneusement.
J'ai pensé, voilà, quelqu'un a construit ces murs, mais tout passe, rien ne dure, et rien ne sert de s'attacher aux choses qu'on croit pourtant immuables.
Les maisons aussi peuvent mourir.
Puis je suis repartie plus légère

2 commentaires:

Geneviève a dit…

Ca me serre un peu le coeur aussi...

Anonyme a dit…


je te comprends, c'est poignant

mercii de ton commentaire, finalement optimiste

Irène