mercredi 29 avril 2015

Waiting for the pass...

En attendant,
j'ai mes lunettes (merci la MGEN)
j'ai mes dents,
j'ai mon p'tit cœur qui bat,
bon
au moins, si je pars pas,
je suis totalement révisée.
Comme neuve.
A bargain !

Je me suis fait un grand plaisir qui va me changer la vie quand je conduis ou quand je marche :
des lunettes de soleil à verres progressifs.
Tous les ceusses qui ont les bras trop courts pour lire de près me comprendront.

"Madame la maman ? Je vais vous recevoir"
Accueil à Limoges Habitat,
dépôt du dossier HLM de mes fils pour la rentrée.
Un T3, pour ne pas s'entretuer,
surtout si Franzouski arrive à faire venir sa douce....
Et un cadre plus rassurant pour moi qu'un propriétaire particulier.

L'agent d'accueil voit que c'est pour les boys,
ne sait pas si on a le même nom,
et me call "madame la maman".
Avant de revoir tout le dossier avec moi et de me rassurer :
oui, ils auront un logement en août,
à portée de fac pour le Kid,
en direction de l'école d'infirmier pour son frère,
dans le budget de leur APL coloc.

J'ai,
hier,
et une fois de plus,
apprécié ma chance de vivre dans le Limousin,
ou tout semble plus simple,
que ce soit de trouver un job d'été ou un logement.

Hier aussi,
il avait enfin cessé de pleuvoir,
mes pieds et moi on est parti à la boulange en ville.

J'avais l'impression de dire au revoir.






Un collègue codofilien
qui répond avec beaucoup de disponibilité à toutes nos questions sur le forum,
m'a écrit que Lafayette, c'est comme Guéret.

Moi je dis que Lafayette ce serait chouette,
mais que c'est pas possible qu'ils aient des jardins secrets,
des glycines au portail,
des champs de colza,
des pommiers et des cerisiers derrière la maison,
en pleine ville.


Pis eux,
leur lac,
il a des crocos dedans...
D'ailleurs, il y a plein de bêtes en Louisiane,
des fourmis mordeuses,
et des araignées tueuses.
Je sais pas si l'antihistaminique que m'a prescrit le médecin va suffire....





N'empêche que j'ai hâte.
Chaque jour est un paradoxe :
j'ai très envie de savoir : mais comment ça se fait qu'on soit ENCORE en avril ?
mais
je retiens un peu les heures, pour profiter de ces deux semaines : voir les gens que j'aime,
prêter attention au Kid qui cache vraiment trop bien son stress de futur redoublant bachelier,
transférer le maximum de doc et de musique sur un disque dur externe...

J'ai très envie de m'envoler,
mais
je pense à tout ce que je vais quitter.

Dans ma tête, je fais déjà ma valise :
ce matin,
en cirant les chaussures,
je me demandais lesquelles j'allais bien pouvoir emporter...
Dans la seconde qui suit,
je me raisonne : attends donc la réponse !

Allez,
la prép du bullet de mai ...



mardi 28 avril 2015

Check list

- Check up : ok - encore assez bonne pour le service, vaccins à jour,
- Lunettes : ok
- Dentiste : demain
- Dossier logement pour les enfants : demain

- Billet d'avion : j'ai pensé faire comme certains collègues ,
acheter un billet pour la Floride,
et y partir en vacances,
en oubliant éventuellement de rentrer.
Mais pour gagner 200 euros,
ce serait finalement cher payé,
que de me séparer trop vite de mes enfants et de mes amis.

Les boys ont tous les deux un job d'été,
ici, dans la Creuse.
Si je pars,
je leur laisse l'appartement jusqu'à la fin de leurs "vacances"
moyennant quoi,
ils devront se débrouiller pour déménager sans moi en août.

Je trouve que tous les jours on progresse,
et que la perspective de mon départ,,
après une période chaotique de tensions,
les aide à affronter la réalité et devenant plus autonomes.

Les journées sont bien occupées,
tant de choses doivent être réglées que je parte ou pas !

Pis pour éviter de me ronger les nerfs
je colorie les cartes envoyées par PimJ,
que si ça se trouve
même,
après
je les enverrais...








dimanche 26 avril 2015

Week-end plus size # 6 Stage avec vue



Un stage de chant parfait
peut-être parce que ce sera mon dernier avant longtemps
peut-être parce que c'était mon premier chez les Thiaulins
au château du Plaix


 J'aime cette tourelle...




...cette porte...



 ... et cette lucarne.

et mon premier aussi avec Yannick Guilloux,
une chanteuse qui aide à explorer la voix de la simplicité.


Le stage du Plaix,
rencontrer vraiment Yannick
et danser avec Amaury,


En arrivant au bal, la vue sur un autre château.

c'étaient sur ma liste des choses que je voulais faire avant de partir,
ce qui fait que même la mousse à la fraise avait un parfum un peu spécial,
celui  des vraies fraises,
de la vraie crème,
et de plein d'amour dedans.


Un week-end plus size aussi
à cause des bonus :
la nuit chez une inconnue qui m'a ouvert sa porte,



mais que je n'ai pas vue,
parce qu'elle travaillait,
retrouver mon frère de cœur Paul,
découvrir le métier de cidrière avec Morgane,
et celui d'ébéniste avec Clémence.
Tout était passionnant,
y compris les repas
(et pas juste à cause de la mousse à la fraise).

Un parfait premier week-end de vacances.
malgré la pluie,
malgré l'orage,




Deux semaines devant moi... un luxe.


jeudi 23 avril 2015

Passe à ton voisin

Aujourd'hui,
on a eu une intéressante conversation sur les chiens français.

" - Les chiens français comprennent tout : assis, couché, fais le beau !
Les chiens maliens ne comprennent rien.
- Bah, c'est parce que personne  n'éduque les chiens maliens !
- Franchement madame, un chien c'est un chien... 
- Eh bien je dirais que peut-être, quand tu vis au Mali, ta priorité ce n'est pas de nourrir et encore moins d'éduquer le chien, c'est de te nourrir toi. Mais ici, parfois, on est si seul, qu'on est bien heureux d'avoir un chien. Un chien est un très bon compagnon.
- Alors ici, si on a de l'argent, on peut le laisser à son chien après notre mort ?"

Choc des cultures.

Ceux qui me connaissent savent que j'enseigne le français à ceux qui sont arrivés jusque là.

Aux Européens qui ont choisi la France,
ont traversé la frontière librement,
parce qu'ils aiment notre mode de vie,
nos paysages, notre culture.

A ceux qui viennent pour marcher en sécurité dans la rue,
pour un peu de nourriture dans l'assiette,
pour nourrir leur famille,
pour ne plus avoir peur,
ni faim.

Pour l'école.
Je t'ai déjà dit ce que c'est l'école française vu de l'Afrique ?

Aux enfants de demandeurs d'asile,
ceux qui fuient leur pays juste pour pouvoir marcher en sécurité dans la rue.

Aux bébés tigres du sud de l'Asie, aux Bangladais, aux Pakistanais, aux Penjabis,
que leurs parents ont mis dans l'avion,
et qui avaient assez d'argent  pour ne pas servir d'esclaves à leurs compatriotes,
Ceux là sont allés à l'école chez eux, et oui,
clairement, leur famille les envoie profiter du système...
Et fonde tous ses espoirs sur un tout jeune fils aîné.
14 ans quoi...
Tout seul ici, une langue, une culture, des codes que tu ne comprends pas.
Tu dois enlever ton turban, couper tes cheveux.
C'est un peu comme enlever ta culotte en public,
mais c'est ce que ton père te demande,
alors tu le fais...

A ceux qui ont traversé l'Afrique en camion,
embarqué dans une coquille de noix bondée,
ne se sont pas noyés au large de l'Italie,
ont passé la montagne en petites chaussures de toile.
Échoués dans un squat de compatriotes,
ils sont cornaqués jusqu'aux services sociaux.
Se déclarent mineurs isolés.

Depuis une circulaire Taubira,
une péréquation entre les départements les fait arriver jusque dans la Creuse.
Faut apprendre à gérer.

Je vous ai déjà raconté,
je crois,
comme ils sont heureux d'avoir un cahier et des stylos.
Mais est-ce que je vous ai déjà dit à quel point je les admire ?
Pour leur gnaque, leur respect, leur soif d'apprendre,
et cette capacité incroyable à intégrer à la vitesse de l'éclair
le principe de réalité.
Non, tu ne peux pas faire les études que tu souhaiterais.
Oui, la priorité c'est que tu sois en formation qualifiante avant tes 18 ans*,

Mais tu sais, un an ou deux ans, dans la vie c'est rien.
Tu pourras changer de métier plus tard, quand tu auras des papiers et un salaire.
Je l'ai bien fait moi !

Ils s'adaptent.

Quand ils ne sont pas allés à l'école avant,
je reste un peu plus le soir,
pour leur apprendre à écrire.
C'est mon temps, c'est mon choix.
Une toute petite chose gratuite, qui compte beaucoup pour moi, pour eux.
J'ai pas besoin de le leur rappeler :
les autres quittent la salle,
ils s'installent au fond, près du matériel.

On roule la pâte à modeler pour représenter la lettre en volume,
et il y en a un qui me dit : " Ah, en France, vous avez des moyens, c'est incroyable !"
De la pâte à modeler ! (je lui ai pas encore sorti la tablette).
Et dans ce colombin bleu, toute la pédagogie française vue de l'Afrique...

Alors à tous ceux qui disent
que la France ne peut pas absorber toute la misère du monde,
je voudrais dire
taisez votre indécence d'occidental bien nourri.
Posez un couvercle sur vos poubelles scandaleusement pleines,
et une brique dans vos toilettes alimentées en eau potable.

Je voudrais exprimer ma colère devant cette misère que nous alimentons,
et mon indignation à tous ces discours décomplexés que justifierait la crise.
La crise de quoi ?

Je voudrais faire remarquer que,
l'immigration clandestine en Europe,
c'est même pas 300 000 personnes par an,
qui, en outre, ne viennent pas toutes en France.

Autant dire rien,

En tout cas beaucoup moins que 700 qui meurent noyés.

-----------------------------------
* Âge auquel le couperet tombe : c'est nul, on a payé pour eux, et ensuite on les abandonne. Du vrai gaspillage...


mardi 21 avril 2015

La Creuse, prenez-en de la graine...

Vidéo récupérée via la page FB d'Hilly les bons tuyaux...
Pour changer un peu de la télé;
des mauvaises nouvelles,
de la complainte permanente,
de la crise
et toutes ces bullshits...

lundi 20 avril 2015

La Creuse que j'aime

Je n'avais rien demandé.
Elle m'a tendu l'enveloppe.
Et j'ai dit merci.
Merci et "voilà pourquoi j'aime la Creuse !"

Dans l'enveloppe,
une nouvelle ordonnance pour mes lunettes.
Celle que j'avais eu à la consultation ne correspondait pas à ce que je voulais.
Je l'avais rapportée,
en précisant que je passerai la récupérer un soir de la semaine,
je ne savais pas quand,
je finis à des heures indues en ce moment.

Je l'avais bien reconnue,
dans sa blouse blanche au secrétariat.
Je la croise tous les lundis soirs au cours de gym.
Je ne lui avais pas demandé de me l'apporter,
parce que j'aime mieux ne pas tout mélanger.

Ça arrive tout le temps.
C'est la Creuse, c'est Guéret.

Le mardi je croise ma banquière à la piscine,
et le samedi au bal, la secrétaire du garage.
Sur le marché, une foule de collègues, une inspectrice, le directeur de la maison d'arrêt,
des parents, des enfants...
Alors c'est mieux de ne pas embrouiller les champs d'action.

N'empêche que,
quand elle m'a tendu l'enveloppe,
j'ai été vraiment contente qu'elle y ait pensé,
ce qui m'évite une cavalcade vespérale supplémentaire.



C'est à ce genre de geste que je mesure la chance que j'ai de vivre ici.
Non, je ne m'enfuis pas.
Si je devais rester, il y aurait le jardin,
et ce petit réseau bien rassurant.
Un précieux espace de liberté et de solidarité.




Fais-moi un signe # 14 Comme un lundi

J'attends
J'espère
Je vaque

Les jours se suivent
Manifestation, bruyante, mais si modeste, si clairsemée,
samedi matin contre la carte scolaire.
Parents d'élèves de petites communes mécontents,
mais la plupart des postes supprimés ne sont pas devant des classes, alors...

Ma collègue n'est pas venue,
je me sens un peu déçue.

Un grand absent,
un collègue qui n'avait rien vu venir,
assommé par la nouvelle lundi,
qu'on a retrouvé mercredi soir,
après une réunion de service tendue le matin,
sur une petite route, sans connaissance à côté de son vélo.
Pronostic vital engagé.
Comment ne pas faire le lien ?
Je me sens triste.

Je parcours un peu les forums.
Mais le temps est compté en cette semaine qui précède les vacances.
Journées trop courtes.
Je lis quelques blogs,
dont celui-ci,
La vie Cajun.



Des collègues codofiliens,
repartis avec leurs deux enfants,
après une première expérience à deux.
J'aime leur écriture à deux voix,
les vidéos d'ambiance sur fond musical,
le ton.
C'est un peu plus que les simples nouvelles pour la famille.
un regard réaliste et bienveillant sur la culture locale.
Leur fils aîné s'appelle NOLA (aka Noivelle-Orléans).
Pis ils sont à Lafayette.
Le genre de publication qui donne vraiment envie.
Sacré meilleur blog du mois sur le forum expat,
et c'est amplement mérité.


dimanche 19 avril 2015

Le festival pas pareil

L'an dernier j'avais adoré la conférence gesticulée.
Cette année,
on retrouve Gérard Baraton,
mais il y aussi un stage de chant,
et un bal avec Christian Pacher.
Vraiment une super occasion.

Pour moi, c'est cruel dilemme,
le jeudi de l'Ascension,
c'est la fête de la rivière à la Chavannée,
et qui plus est,
probablement ma dernière fête là-bas.

Mais je ferai comme l'an dernier,
je jouerai les prolongation au Villard je pense.



Le stage des débutants...

Avec Laurent et Caro,
bonne ambiance toujours,
et beaucoup de pédagogie.
C'est pour les débutants mais pas trop : faut quand même pas y découvrir l'instrument...

Pis c'est dans la Creuse
sur un site vraiment sympa, 
avec lac et tout...


Mythe au logis: la boule à facettes...

En ma présence
les boys oublient toute nécessité de coopération,
et passent une bonne partie de leur temps à s'engueuler au lieu de coopérer.
Le but essentiel : savoir à qui en fera le moins possible.

J'essaie de les préparer à mon éventuel départ
afin que la découverte du principe de réalité ne soit point trop brutal.

Ainsi, il aura fallu plus d'un mois pour que Franzouski enregistre sur son disque dur
une information que je ne voulais pas lui asséner trop violemment :
le linge jeté en boule dans la panière
reste en boule.
Et la boule, c'est très difficile à repasser.
(Le mois précédent, il avait découvert que le fer à besoin de quelqu'un pour repasser...)

Ce week-end, j'ai porté l'estocade.
Ce week-end, un nouveau mythe est tombé :
le linge étendu en boule
reste en boule.
Et la boule de linge ne sèche pas....
Parfois, on est obligé de la remettre mouillée dans la valise...






Nous n'avons cependant pas encore exploré toutes les facettes de la boule :
le linge en boule dans la valise ne se lave pas,
les boules de poil du chat sur le canapé ne s'auto-aspirent pas,
les chaussettes en boule dépareillées, etc.
c'est un pan entier de la vie domestique qu'il reste à explorer,
avant de passer à la vitesse supérieure ;
tremper n'est pas laver...




mercredi 15 avril 2015

Mes petits bonheurs du jour

Journées chargées.
Trop.
Aujourd'hui, la folie...

Et puis les bonheurs.
comme des évidences.

Madame le maire d'une de nos petites communes,
qui s'est déplacée à Guéret,
avec une famille roumaine fraîchement installée dans son village,
et qui lui permet d'avoir de nouveau un médecin.
Madame le maire était là pour l'entretien d'évaluation, le conservatoire, le collège, les fournitures, les explications...
Respect.
Ça c'est de l'accueil creusois (private joke pour mon inspectrice)
et ça m'a vraiment fait plaisir.

La pelouse fraîchement tondue,
juste avant la tombée de la nuit,
et le poisson curcuma-noix de coco-riz
que le kid adore le mercredi,
tous les deux, sur la table de la cuisine,
après qu'il ait vidé les poubelles et rangé le linge.

Et à midi,
ça :


Fais-moi un signe #13 Interlude

C'est l'attente.
L'attente c'est pas ben facile,
c'est comme quand on regardait la mire à la télé quand on était petit.
Je la regardais chez les autres,
on n'avait qu'une chaîne en noir et blanc.
Chez les autres, il y en avait deux,
en couleurs.

La mire donc était en couleur,
et c'est un peu comme ça que je me sens.
Immobile et gaie.

C'est pourtant pas la joie.
La carte scolaire est tombée,
ça fait mal.

Nos quatre postes allophones et enfants du voyage sont dans la charrette.
Trois postes polyvalents sont créés à la place.
Plus aucun maître G.
Ça va être la foire d'empoigne pour le mouvement,
Autant dire que je suis galvanisée pour mon projet d'expatriation.
Dans ma tête,
je fais déjà ma valise...

Et aujourd'hui,
journée réseau Casnav,
on ne peut pas dire que j'étais tirée vers le haut par la motivation.
Plombée.
Mais on a préparé à quatre une séquence sur les haikus en cycle 3,
avec différenciation pour les alllophones,
qui peut utilement être mise à profit pour d'autres élèves en difficulté.
Déjà,
les mains dans le cambouis,
ça détend le slip je trouve,
surtout avec mes super collègues.




Mais en plus,
j'ai croisé une conseillère péda qui s'en va en Chine au mois d'août.
Une qui a des ailes dans le dos,
comme moi,
et qui en plus, a été codofilienne,
il y a longtemps déjà,
ce qui n'en était pas moins intéressant.
Là, elle repart en laissant ici une fille étudiante à peine plus âgée que le kid.

D'un coup,
autour du café,
la journée s'est éclairée.



dimanche 12 avril 2015

Fais-moi un signe #12, bon ou mauvais

Vous pensez à moi,
je le sens, 
je le sais.
Au petit déjeuner sur jardin,
 je fais la connaissance d'une collègue de Corrèze
et de son compagnon.
Elle est la seule candidate de son département,
moi aussi.
On décrète que cette année,
100% du Limousin sera recruté...


Un peu plus tard, je retrouve Clémence,
alsacienne,
copine de Jack,
et qui connaît Virginie,
le monde est vraiment petit.

A la réunion,
les représentants du Codofil nous expliquent clairement,
la sélection,
nous disent de repostuler l'an prochain si on n'est pas pris,
nous brossent un tableau le plus réaliste possible de ce qui  nous attend,
et de ce qu'il ne faut pas prendre à la légère.

Puis on se retrouve dans la salle à côté,


On s'inscrit pour l'ordre de passage.
A côté de moi,
Mélanie écrit "Strasbourg",
une deuxième alsacienne.

Balade dans le parc,
on revient,
je m'aperçois que j'ai perdu une boule d'oreille.
Contrariété.
Tant pis, je garde l'autre comme ça.
De toute façon,
je n'ai plus le temps d'y penser.
Les deux françaises de l'extérieur sont super intéressantes.
Il y a des candidats peu expansifs,
mais elles jouent dans la même cour que moi.
On y retourne,
Clémence et moi, on passe l'entretien en début d'après-midi.
Mélanie nous attend.
L'entrevue,
d'abord avec les françaises,
puis avec les américaines,
passe à une vitesse hallucinante.
Je sors rincée.
J'ai pas dit le quart de ce que j'avais préparé,
mais d'avoir bien réfléchi en amont m'a permis d'être réactive.
Je pense être la seule à avoir parlé de Kirby Jambon
et à avoir insisté pour demander Lafayette, à cause du chant et de la danse
(tout le monde ou presque veut aller à Nola).

L'ensemble des candidats est content : c'était convivial et décontracté, pas de stress.
Pas de pronostic possible non plus,
tout le monde a ses chances.

On reste encore un peu toutes les trois,
l'alliance Alsace-Creuse,
et une des françaises revient nous dire que nos prestations ont été très bien perçues,
qu'on a vraiment de grandes chances de faire nos valises.

Juste,
c'est pas elle qui choisit...
et il y a encore des entretiens après le week-end.

Je repars contente,
avec des covoitureurs sympas,
dont une jeune femme de la Chavannée,
qui rentre aussi et qui a vu mon annonce sur Bla-Bla car...
Je ne vois pas passer le trajet du retour.
La soirée se terminera quelques heures plus tard chez sa sœur,
avant d'attaquer un week-end de stage de chant.

Et au stage,
je retrouve Géraldine,
une copine de bal,
qui me fait découvrir Alma Barthélémy.
C'est mon premier collectage cadien.
(pas tout à fait 
elle était un quart amérindienne, un quart descendante d'esclaves noirs, un quart espagnole et un quart créole : un condensé de l'histoire louisianaise)


)








jeudi 9 avril 2015

Fais-moi un signe #11

Jeudi soir,
je suis dans la place,
une confortable petite piaule,
avec vue sur ville.
Un bâtiment chargé d'histoire,
autrefois manufacture de porcelaine,
puis école normale de jeunes filles,
plein de cours, de jardins, de couloirs immenses.


Dîner japonais,
seule


Pas envie de rentrer tout de suite,
balade dans les rue de Sèvres,
grimpette des escaliers,
redescente par les venelles aux noms de peintres.




Arbres en fleurs et barbelés...


Du dernier escalier, on a vue sur le CIEP,
demain, c'est le grand jour ....





mardi 7 avril 2015

Le choix et moi

Aujourd'hui,
j'ai choisi.

Choisi de ne pas être affectée par la présence d'une collègue venue m' "expertiser",
pendant une séance avec deux élèves en gros déficit d'attention.
Une collègue qui a des avis sur tout, mais surtout des avis.
Choisi de ne pas me laisser atteindre par son regard entendu devant mes activités.
Je ne savais pas ce qu'elle pensait, j'ai choisi de ne pas extrapoler.

Choisi, de ne pas rétorquer, quand elle a dit, après une heure, et sans rien connaître du dossier : "Celui là, il est EIP (= intellectuellement précoce), sinon je vois pas". Si elle voit pas, c'est probablement parce qu'elle n'est pas habilitée à faire ce genre de diagnostic. J'ai choisi de garder cette remarque pour moi.

Choisi cependant de lui dire de cesser d'intervenir pendant mon cours, et choisi de ne pas prêter attention à son énervement. Elle m'avait déjà fait le coup dans d'autres circonstances, là, j'ai choisi de ne pas laisser passer.

Choisi de couper court à la discussion juridique sur une circulaire : dix ans d'études de droit,
c'est rien face à quelqu'un qui sait tout.
Choisi de voir en elle la petite fille pour ne pas lui mettre un coup de boule.
Comme c'est terrible d'avoir besoin d'être important.
Hier, j'ai été importante pour des inconnus qui m'ont laissé des petits mots gentils sur un forum,
et aujourd'hui j'ai été importante pour une autre collègue qui m'a montré ce qu'elle avait écrit sur mon action dans l'école.
Je me suis sentie touchée
et j'ai moi-même eu moins besoin d'être importante,
alors j'ai pu choisir de "laisser faire",
comme disent les Creusois.


Avant d'avaler quelques longueurs de bassin,
je l'avoue,
je ruminais un peu.
Mais la nage alternée porte conseil,
et je me suis souvenue d'un covoitureur qui m'avait dit :
"Tu peux choisir que ta journée soit pourrie -et elle le sera- ou d'avoir de la chance -et tu en auras."
 Du coup, j'ai choisi de regarder les mésanges et les rouge-gorges dans le jardin,
qui se gavent dans la pelouse tondue d'hier,
la première tonte de la saison.

(Ste Rita et St Fulbert, j'en profite pour vous dire que j'ai bien, bien choisi de vendre mon Berlingo,
donc allez-y, trouvez moi un acquéreur).

Bon, quand même, j'ai choisi de me défouler ici,
un petit quart d'heure venin
(EXPERTISE MON CUL !)
avant de retourner boucler mon dossier pour les écoles européennes.
Une autre collègue a relu ma lettre de motivation
- vi vi, j'ai choisi de me faire aider -
et maintenant, c'est une lettre tout moi en mieux !

Demain, je porte le dossier à l'inspection.
Et j'espère qu'ils vont choisir de me mettre un avis tellement favorable,
que je pourrai moi aussi jouer dans la cour des "Experts à l'école européenne."






dimanche 5 avril 2015

La croisée des chemins

Vendredi
c'est le grand jour.
Vendredi,
je m'en vais convaincre les Américains.

Mon dossier est prêt,
mon mind mapping est déployé,
mon mental est en mode winner.
C'est bien souvent le cas quand il s'agit de convaincre un employeur.
J'ai ce "be confident"
qui me fait grandement défaut dans tant de circonstances.
A partir de ce soir, je laisse décanter,
il ne faudrait pas tuer toute spontanéité.

Avec les autres candidats,
on a déjà ébauché quelques liens via les forums,
on échange des infos,
c'est la coopération que j'aime,
rien à voir avec l'esprit de compétition.

Mais j'explore en même temps une autre voie.
Une candidature pour les écoles européennes.
Bulletin officiel paru le 2,
je ne l'avais pas envisagé avant :
trop âgée déjà,

Sauf que le recrutement tient désormais compte du report de l'âge de départ en retraite.
Et que je me vois bien retourner vivre en Allemagne,
ou au Grand-Duché.
A moins que ce ne soit la Belgique ou les Pays-Bas ?

Date limite le 24, après avis de l'inspection,
c'est très tendu.
J'ai commencé ma lettre de motivation,
très différente de celle du Codofil bien sûr,
fondée sur mes convictions européennes.
Mes chances sont ténues : seulement trois postes pour le premier degré.
Je tente,
parce que ces trois postes,
ils vont bien être attribués à quelqu'un à la fin.
Et parce que c'est ce que j'ai envie de faire :
changer pour quelque chose qui me motive,
pas me barrer à tout prix.
Pas de dossier AEFE, pas de dossier Mission Laïque.
Juste ça.
Et à fond.
Un nouveau challenge
et une lettre de motivation très personnelle que je bouclerai mercredi,
Trois nuits pour porter conseil.

Et qui sait,
au final
peut-être le luxe d'avoir le choix ?


Photo prise sur le chemin...




Easter bullet tribute

Inspirée par Pinterest,
ma page du week-end de Pâques...
Antistress !




En cabane

Au début,
je voulais écrire un post mi-agacé, mi rigolo
sur mon blouson Balsamik qui perd ses plumes.
Mais c'est bien fait pour moi, j'avais qu'à pas acheter de la daube fabriquée par des enfants en Chine.

Pis surtout,
jeudi,
c'était la journée mondiale de l'autisme,
et ça compte bien plus.

On parle de beaucoup de sujets sur les blogs,
plus ou moins futiles.
Mais la douleur de ne pas pouvoir communiquer avec son enfant,
l'isolement,
voire la marginalisation
la culpabilité des familles,
l'angoisse de vieillir,
puis de mourir,
en laissant derrière soi un adulte peu ou pas autonome,
on n'en parle jamais.
On parle volontiers des autistes Asperger
mais si peu des autres,
de plus en plus nombreux,
et tous si différents.

Jeudi, donc,
je suis allée au ciné débat organisé autour de deux courts métrages,
dont celui-ci,
qui m'a beaucoup touchée.


C'est tiré d'une pièce,
et c'est très beau,
Très dur aussi.
Sur l'affiche de soleil,
c'est juste le moment avant que Daniel ne s'écroule dans la rue,
foudroyé par une crise cardiaque.
Julien ne va rien voir,
rien faire.
Aucune réaction,
son monde n'est pas le nôtre.

Le titre c'est parce que Daniel,
qui se sent mourir,
a un geste de désespoir :
il publie une petite annonce pour proposer de donner sa maison à celui ou celle qui voudra bien prendre en charge Julien après sa mort.

L'école s'ouvre à l'élève autiste.
Mais il y a tant d'adultes,
et si peu de places pour eux,
que Julien,
probablement,
finira en HP.
Ce n'est pas forcément terrible l'HP.
Ce n'est juste pas sa place.

En conclusion
je vous mets une vidéo assez longue,
qui traite des recherches sur d'éventuelles causes bactériennes,
et l'impact possible d'un régime approprié.

Ce qui me fait réfléchir,
c'est l'aspect environnemental d'une sorte de pandémie,
dont on pressent bien qu'elle est probablement liée à des attaques du système neurologique, mais qu'elle pourrait aussi, à terme, être réversible.


mercredi 1 avril 2015

En avril, ne tire pas trop sur le fil....

Il y a des semaines avec
et des semaines sans.

Là, c'est une semaine avec.
Avec son lot d'emmerdes.
L'assurance à rétablir sur le Berlingo.
Des tracasseries assez agaçantes au travail.
Et, cherry on the cake, Franzouski qui se vautre avec sa caisse
encore.
Mais on va dire qu'on est chanceux,
vu qu'il s'en sort (encore) indemne et n'a tué personne.
Comme il a encore ses deux jambes,
il va désormais s'en servir pour marcher
et prendre le bus.

En attendant les semaines sans emmerdes,
je regarde devant,
je suis archi-prête pour mon entretien.
Les américains peuvent venir !

Je lis des BD.
Plein.
Les BD et moi, on se couche tôt.
Je me repose, les prochains mois risquent d'être trépidants.
J'ai programmé un check-up.
Je nage,
beaucoup beaucoup.
Je me fais des mini-kifs alimentés par Barbara.



Je chante.
J'aide le Kid à rédiger ses lettres de motivation,
en croisant les doigts pour qu'ils se trouve un job d'été.
Je me recentre.
un peu moins loin, un peu plus proche.
Juste autour de moi,
regarder bien tout
les regarder bien tous,
si jamais je m'envole.



Pis je bricole dans mon bullet journal.
Les jours rallongent.
C'est bon.